Le dessinateur Aurel vient de publier un recueil de ses dessins humoristiques, que l'on retrouve chaque mois dans L'Infirmière magazine. Des saynètes qui font la part belle au quotidien des soignantes. Interview.
Espaceinfirmier.com : Comment est né « Le Mari de l'infirmière » ?
Aurel : Quand ma femme est devenue infirmière, elle a commencé à me raconter ses histoires de boulot, à des années-lumière de mon quotidien ou même d'une discussion normale de couple. C'était parfois glauque. Ce sont des choses qui sont déroutantes pour un non initié, mais qui font le quotidien d'une infirmière.
Comment trouvez-vous l'inspiration pour chaque dessin ?
On me rapporte des anecdotes amusantes, et je me dis que ça peut donner un « Mari ». Mais, c'est parfois trop compliqué à raconter en trois cases. La plupart du temps, je suis devant la feuille blanche, je pense à des situations qui m'ont marqué. Au départ -on le voit bien au début du recueil, les dessins tournaient plutôt autour de ce décalage entre deux univers. Puis, ils ont traité davantage de la vie de couple, du quotidien à l'hôpital, des problèmes liés au métier d'infirmière, dont on ne parle pas assez. C'est important de les évoquer de façon humoristique.
Est-ce qu'il y a des sujets tabous ?
Je ne m'interdis rien. C'est la rédaction qui me dit que tel dessin est un peu glauque, ou caricatural. Il y a des sujets pour lesquels je n'ai pas envie d'être drôle, mais plutôt grinçant.
Et les infirmières libérales ?
Ma femme a quelques copines qui sont infirmières libérales, mais je n'ai pas assez d'anecdotes qui pourraient m'inspirer. Idem pour le secteur privé, car elle travaille dans le public.
« L'épouse du Mari de l'infirmière », qui signe la préface du recueil, a-t-elle un droit de regard sur vos dessins ?
Non, c'est très difficile d'écrire à plusieurs. Mais, je tiens à ce qu'elle soit mon premier public, à ce que le strip la fasse rire. En revanche, il m'arrive de lui demander de m'expliquer telle subtilité administrative de l'hôpital, pour ne pas dire de bêtise.
Propos recueillis par Aveline Marques
Photo: Carole Ivaldi
DR
« Le Mari de l'infirmière », Éd. Jungle, 9,95 euros.