Le réseau mutualiste provençal sur la corde raide

03/04/2012

Le réseau mutualiste provençal sur la corde raide

Soumis à un redressement judiciaire, le Grand conseil de la mutualité des Bouches-du-Rhône risque la liquidation. Pour sauver les centres médicaux, de nombreux comités de soutien organisaient une journée d’action samedi 31 mars.

L’avenir des centres de soins mutualistes des Bouches-du-Rhône se jouera le mardi 10 avril au tribunal de grande instance de Marseille. Le juge devra en effet se prononcer sur le plan de redressement présenté par le Grand conseil de la mutualité (GCM), gestionnaire du réseau de santé. En attendant l’échéance, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées devant différents lieux de soin mutualistes du département ce samedi 31 mars pour réclamer l’intervention des pouvoirs publics. Objectif de l’opération : obtenir une prolongation de six mois de la période d’observation dans l’espoir de sauver les onze centres de soins, les deux cliniques et les quelque 1200 emplois du réseau.

Fermeture de centres
Devant le centre Paul-Paret, dans les quartiers Nord de Marseille, samedi, patients, personnels, praticiens et élus locaux - soit plus d’une centaine de personnes - ont répondu présent. Au programme : barbecue, musique et discussions sur l’accès aux soins. Si l’ambiance se veut bon enfant, le discours est plus incisif. Les décisions envisagées par la direction du GCM, à savoir la fermeture de plusieurs sites, inquiètent. « Nous refusons toute réduction de l’offre de soins, insiste Geneviève Droin, l’un des médecins du centre Paul-Paret. Trop de gens renoncent à se soigner. Nous devons, au contraire, nous développer ! » Même réaction parmi les usagers. « Cet endroit est primordial pour la population des 15e et 16e arrondissements », commente Mireille, mutualiste depuis près de 30 ans. Quant à Fathia, mère de trois enfants, elle n’imagine pas se rendre ailleurs. « Il y a toutes les spécialistes ici, relève-t-elle. On est bien accueilli et il n’y a pas d’avance à faire. » De quoi désengorger l’hôpital public…
Pour éviter le pire, les défenseurs du réseau multiplient les initiatives : pétitions, manifestations et élaboration de projets alternatifs. En témoigne Hélène Honde, responsable CGT : « Ce mardi 3 avril, nous organisons une réunion de travail avec des collectivités prêtes à nous aider, annonce cette dernière. Nous avons déjà la réponse du conseil régional, du conseil général et des mairies de Gardanne, Port-Saint-Louis et Martigues. »
Du côté de la présidence du GCM, en revanche, l’heure est au silence. Impossible d’en savoir plus sur le projet qu’elle compte remettre au tribunal. « Il est trop tôt pour communiquer », explique-t-elle. Elle promet toutefois de livrer davantage d’informations dès cette semaine.

Texte et photo : Marjolaine Dihl

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