Le 3 octobre dernier, la Fédération nationale des comités féminins pour le dépistage des cancers organisait au Sénat le colloque « Nutrition et cancer du sein ». L’événement a permis de faire le point sur le rôle complémentaire que peuvent jouer l’alimentation et le sport dans la prévention du cancer du sein.
Globalement, les recommandations des spécialistes recoupent celles du Plan national nutrition santé : favoriser les fruits et légumes, pratiquer de l’exercice physique, limiter la consommation d’alcool…
L’alcool figure en effet au premier rang des facteurs de risque alimentaires : trois verres par jour augmentent de 30 % le risque de cancer du sein, « avec une incidence dès les doses faibles », a précisé le Dr. Serge Hercberg de l’Institut Scientifique et Technique de la Nutrition et de l’Alimentation.
La corpulence apparaît en deuxième ligne, avec une augmentation de 14 % du risque de cancer post-ménopause pour chaque tranche de 5 kilos/m2 supplémentaires.
Facteurs protecteurs
Au titre des facteurs protecteurs, les intervenants ont noté l’allaitement maternel (une réduction de 4,3 % pour douze mois d’allaitement est démontrée chez la mère) et l’activité physique. « Celle-ci renforce l’immunité, favorise le contrôle du poids et, surtout, diminue la fraction biologique active des oestrogènes, qui sont eux-mêmes un facteur majeur de risque de cancer du sein », résume Josette Dall’Ava-Santucci, professeur de physiologie à l’hôpital Cochin.
Les intervenants ont par ailleurs tenu à délivrer une mise en garde contre les compléments alimentaires. A ce jour, ces produits, qui ne sont ni des médicaments, ni des aliments, ne bénéficient d’aucun contrôle sanitaire.
« Je recommande de bannir les compléments alimentaires tant que leur efficacité et leur innocuité n’ont pas été évalués », a souligné Dominique Parent-Massin, toxicologue au Laboratoire de microbiologie et sécurité alimentaire. Elle a en outre alerté les femmes sur la consommation excessive de préparations au soja, très en vogue dans les commerces bio ou chez les femmes ménopausées.
« Le soja contient de la génistéine, qui augmente la cancérogenèse. L’Afssa conseille d’ailleurs d’en limiter l’apport quotidien à 60 mg/jour, soit une crème dessert par jour », a conclu la scientifique.
Sandra Mignot