Il y a un an, le Secours Populaire Français (SPF) publiait un hors-série exceptionnel de son magazine Convergence, intitulé Alerte Pauvreté. Objectif : alerter l’opinion sur les situations d’extrême pauvreté et d’exclusion constatées dans les permanences du SPF.
Cette année, bis repetita, l’association reconnue d’utilité publique sort ce jeudi un deuxième numéro sur le thème de l’accès aux soins pour les plus démunis, intitulé Alerte Pauvreté : Les inégalités ruinent la santé. Là encore, même souci de « mettre les pieds dans le plat », comme l’expliquent les bénévoles, et de dire tout haut ce qui s’entend tout bas dans les permanences.
« Il y a quelques années, les personnes venaient nous voir pour une facture EDF, maintenant ils viennent avec la facture de la franchise médicale pour des lunettes ou pour des frais dentaires », explique Christophe Auxerre, secrétaire national du Secours Populaire Français. « D’autres, habitant en zone rurale, nous expliquent qu’ils n’ont pas de voiture ou pas assez d’argent pour l’essence, et qu’ ils ne peuvent pas se rendre chez le médecin, à des kilomètres de là. D’autres encore n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine et équilibrée et sont plus sensibles à toutes les maladies qui passent. Il fallait réagir. »
Le résultat est un magazine d’une centaine de pages qui s’articule autour de trois grandes alertes : le laborieux accès aux soins des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU), le problème de la souffrance mentale liée à la précarité -dépression, conduites addictives et consommation de médicaments sont plus fréquentes chez les personnes pauvres-, et enfin, le difficile quotidien des médecins et des patients isolés dans les déserts médicaux ruraux.
Un baromètre commandé par le SPF à l’institut de sondage Ipsos dresse aussi un état des lieux chiffré des inégalités dans le domaine de la santé et une large place est faite à la photo sociale et aux reportages. On suit ainsi un médecin bénévole du Secours Populaire qui exerce au nord de Saint-Etienne ; on observe les conditions de travail pénibles d’ouvriers peu qualifiés, sujets à des maladies professionnelles.
Une somme de témoignages bouleversants disponible dans toutes les permanences du Secours Populaire Français (SPF).
Claire Angot