Les aidants ont besoin de répit | Espace Infirmier
 
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11/07/2024

Les aidants ont besoin de répit

La Haute Autorité de Santé a publié fin juin des recommandations destinées aux plus de 9 millions de personnes qui en France apportent une aide régulière à un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Objectif : savoir repérer les aidants pour leur apporter des solutions de répit en cas d’épuisement.

Conjoint, parent, frère, sœur, enfant, voisin, retraités ou sans emploi… Ce sont 9,3 millions de personnes qui déclaraient en 2021 apporter une aide régulière à un proche en situation de handicap, de perte d’autonomie ou porteur d’une maladie chronique ou invalidante. Autour de 60 ans, près d’une personne sur quatre est aidante, et globalement ce sont 8,8 millions d’adultes qui sont aidants, et 0,5 millions de mineurs âgés de 5 ans et plus qu’il ne faut pas oublier. L’aide régulière prend différentes formes : soutien moral, aide à la vie quotidienne, et aide financière. Au fil du temps, cette aide quotidienne a un impact sur l’aidant lui-même qui peut se retrouver dans une situation d’épuisement. Certains sont plus impactés que d’autres (les mères travaillant tout en aidant un enfant handicapé) et la charge ressentie augmente aussi avec l’ampleur de l’aide (lorsque l’aidant doit prendre seul les décisions).

Repérage précoce et analyse de l’environnement de l’aidant

La situation d’aidant entraîne des impacts sur la vie professionnelle, familiale et scolaire. La HAS a donc élaboré des recommandations qui définissent la notion de répit et proposent des modalités opérationnelles pour mieux accompagner les situations d’aidance et mettre en œuvre des solutions adaptées. Si elles concernent les aidants, ces recommandations sont destinées à tous les professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social (médecins, psychologues, assistants scolaires de service social…).

La première étape cruciale concerne le repérage. En effet, avant de parler de répit pour les aidants, il faut d’abord savoir les repérer. La HAS préconise de prendre pour point de départ la situation de l’aidant, et celle du proche aidé pour repérer et évaluer. Certains signes peuvent permettre d’initier une discussion et mettre en évidence des difficultés liées à une situation d’aidance jusqu’à présent inconnue : épuisement physique/mental, isolement social, rupture de soins, arrêts maladies fréquents, difficultés scolaires…

Le repérage permet de délivrer des premières informations sur les ressources disponibles voire d’enclencher un accompagnement. Pour les aidants mineurs, le repérage précoce est essentiel. Il permet de mettre en place des solutions de répit spécifiquement adaptées à savoir le soutien scolaire, l’appui aux démarches administratives pour éviter des conséquences sur la scolarité, la santé et la vie sociale et personnelle de ces jeunes.

Autre point important, il faut évaluer correctement l’environnement de l’aidant et sa relation au proche aidé. Pour aider les professionnels, la HAS indique une grille d’évaluation (situation du proche aidant, situation de l’aidé, comparaison entre la vie d’avant et la situation actuelle, signes d’épuisement…). Après tout ce travail d’analyse, le professionnel peut proposer des solutions de répit adaptées.

Ainsi, la HAS présente une démarche détaillée d’accompagnement : avant, pendant et après le temps de répit toujours dans une attitude d’écoute et de compréhension des besoins et de la situation de l’aidant. En octobre, elle va mettre en place un webinaire destiné aux professionnels des secteurs sanitaire et médico-social afin de les accompagner dans le repérage et le suivi des aidants.

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