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14/06/2023

Les Cordées de la réussite : les Ifsi engagés

Dans son discours du 26 mai cadrant la refonte du métier d’infirmier, le ministre de la Santé a vanté les mérites des Cordées de la réussite et vivement encouragé les Instituts de formation en soins infirmiers à s’engager dans leur mise en œuvre. Un dispositif actuellement porté par une douzaine d’entre eux, dont celui d’Ussel (Corrèze). 

Les Cordées de la réussite est un programme de mise en réseau des établissements pour accompagner les projets d'orientation des élèves. Du côté d’Ussel, Florence Girard, directrice de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) et présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale (ANDeP) l’a mis en place pour la première fois, pour l’année scolaire 2021/2022. Le dispositif implique l’Enseignement supérieur, en partenariat avec les lycées et les collèges. « Je l’ai d’abord proposé à des lycées pour des élèves de classes de Première et Terminale, puis à des Secondes, et l’année prochaine, à des Troisièmes », explique Florence Girard. Il n’est pas rare, pour les Ifsi concernés, que des relations privilégiées se tissent avec les élèves de BEP ou de Baccalauréats professionnels Sciences et technologies de la santé et du social (ST2S), prévoyant de s’orienter vers des métiers soignants. « On peut toutefois englober d’autres filières, notamment des élèves du baccalauréat général », précise-t-elle.

La mise en place d’une Cordée

La mise en place d’une Cordée se traduit par un accompagnement et un tutorat effectué, dans le cas présent, par un Etudiant en soins infirmiers (ESI) vis-à-vis d’un lycéen ou collégien, intéressé par les métiers soignants. « Le premier objectif des Cordées est de lutter contre l’auto-censure des collégiens et des lycéens, donc de les aider à connaître nos métiers d’infirmier et d’aide-soignant, explique Florence Girard. Nous cherchons à ouvrir leur horizon, car souvent ils n’ont pas conscience que la formation infirmière relève de l’Enseignement supérieur et qu’elle débouche sur un grade licence. » Une Cordée leur permet ainsi de découvrir le métier, la formation et ses exigences. « Nous pouvons également intervenir auprès des professeurs de l’Education nationale et des conseillers d’orientation, afin qu’ils aient une meilleure connaissance de nos métiers à transmettre aux élèves intéressés », ajoute-t-elle.

Le deuxième objectif pour les Ifsi est d’identifier les collèges ou lycées partenaires. « Soit, nous avons déjà des relations locales avec certains d’entre eux, puis avec l’aide du rectorat, nous organisons une Cordée, soit l’Académie nous contacte pour nous informer qu’un établissement souhaiterait que certains élèves soient encordés, et nous demande si nous sommes d’accord », souligne-t-elle, précisant que des établissements situés dans des quartiers prioritaires de la ville sont aussi à privilégier. Ensuite, pour lancer une Cordée, l’Ifsi doit répondre à un appel à projet du rectorat et définir un budget prévisionnel afin de disposer de fonds.

Une Cordée de qualité

Autre objectif attendu : la qualité de la Cordée. Les équipes de directions et pédagogiques des Ifsi, des collèges et des lycées doivent s’impliquer. « La mise en place d’une Cordée requiert des ajustements de plannings des élèves et des ESI, un accompagnement renforcé de la part des équipes pédagogiques et un engagement des formateurs, pour un dialogue de qualité », résume Florence Girard. Des étudiants de l’Ifsi doivent également s’investir pour effectuer du tutorat. A l’Ifsi d’Ussel, ce sont les ESI de deuxième année, qui se portent volontaires afin de tutorer environ cinq élèves. Ils vont alors travailler sur des actions collectives : pièces de théâtre, visionnage d’un film avec debriefing,journée d’immersion, séances de simulation, rencontre avec des professionnels du secteur. « Ils peuvent aussi mettre en place des actions individuelles notamment pour permettre aux élèves de prendre confiance en eux et/ou de développer leur qualité d’éloquence », donne en exemple Florence Girard.

Des résultats encourageants

« Les lycéens ayant bénéficié des Cordées ont apprécié les rencontres, leur accompagnement ou encore d’être en contact direct avec des soignants », témoigne la directrice de l’Ifsi, précisant que parmi les 13 élèves ayant fait partie d’une Cordée au sein de son Ifsi, deux l’ont ensuite intégré.  

Du côté des ESI tuteurs, tous ont été séduits par le dispositif, qui nécessite toutefois un important investissement. « En s’engageant dans ce type de projet, les ESI acquièrent des compétences de tutorat et de gestion de projet », ajoute-t-elle avant de conclure : « Les Cordées de la réussite participent à l’égalité des chances en permettant aux élèves d'acquérir une meilleure connaissance des métiers. »  

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