A l’occasion de la semaine de la sécurité des patients, qui s’est déroulée du 20 au 24 novembre, la Haute Autorité de santé a publié son sixième bilan annuel des Evénements indésirables graves associés aux soins. Elle encourage à davantage de déclarations.
2 385 déclarations d’Evénements indésirables graves associés aux soins (EIGS) ont été enregistrées en 2022 contre 1 874 pour l’année 2021. Le nombre de déclarations reçues a donc augmenté de 27 % entre 2021 et 2022. Pour 73 % des EIGS déclarés, les causes immédiates sont bien identifiées lors des analyses et elles conduisent dans 60 % des cas à des actions correctrices pertinentes et réalistes.
Les EIGS les plus déclarésLes « erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins » sont les plus fréquemment déclarées (27 % de tous les EIGS déclarés depuis 2017 et 31,3 % en 2022). Elles incluent notamment les défauts et retards de prise en charge. Elles sont suivies des « actions du patient contre lui-même dont les suicides et tentatives de suicide » (23,6%) et des « erreurs médicamenteuses et iatrogénies » (11,9%).
Par ailleurs, les erreurs de dose représentent 44 % de l’ensemble des erreurs médicamenteuses déclarées ces six dernières années. Elles ne cessent d'augmenter et représentent 58 % des 143 erreurs médicamenteuses déclarées en 2022.
Enfin, les EIGS en établissement de santé surviennent particulièrement dans les services de soins critiques (services de réanimation, unités de surveillance continue, unités de soins intensifs), qui exposent les patients à des risques spécifiques faisant intervenir de nombreux soignants, des soins techniques complexes et l’utilisation de dispositifs médicaux variés. L’erreur ou retard de prise en charge, le défaut de surveillance et la complication d’un geste sont parmi les causes immédiates des EIGS dans ces services.
Des marges de progressionLa HAS observe certes une augmentation du nombre de déclarations par rapport au précédent bilan mais estime qu’elles sont très en deçà du nombre réel d’EIGS survenant en France. Elle encourage ainsi l’ensemble des professionnels à déclarer et à analyser plus systématiquement ces événements, maillon essentiel de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. D’autant plus que le nombre de déclarations d’EIGS demeure hétérogène entre les régions et les analyses approfondies sont jugées non correctement réalisées pour plus d’un EIGS sur deux.