Les étudiants infirmiers veulent entrer à l'université

11/10/2012

Les étudiants infirmiers veulent entrer à l'université

Pour la Fnesi, en congrès la semaine dernière, seule « l'intégration universitaire complète » mettra fin aux inégalités dont souffrent encore les étudiants en soins infirmiers.

Vingt ans qu'ils ne sont plus des « élèves », formés « à l'école ». Mais, les étudiants en soins infirmers sont-ils pour autant placés sur un pied d'égalité avec leurs camarades de l'université ? Une question débattue lors d'une table-ronde, organisée dans le cadre du congrès de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi), vendredi 5 octobre, à Reims.

Alors que les premiers IDE détenteurs d'un grade de licence viennent de faire leur entrée dans le monde du travail, l'heure est à l'évaluation de la réforme de 2009. Un « premier bilan objectivé », basé sur les avis des différents acteurs, est en cours de réalisation ; il sera sera suivi d'une évaluation indépendante, a précisé Michèle Lenoir-Salfati, adjointe à la sous-direction des ressources humaines du système de santé à la DGOS (à gauche, ci-dessous). « Il y a des choses positives dans cette réforme. Il faut arrêter de dire que tout a été noir. Les diplômés qui sont sortis en juin sont de bons infirmiers », a insisté la représentante du ministère de la Santé.

« Il y a d'autres voies »

Accès très imparfait aux services du Crous (restaurants universitaires, logements...) et aux services universitaires (bibliothèques, salles de sports, etc.), bourses inférieures à celles des étudiants de l'université... pour la Fnesi, la réforme est pourtant loin d'être aboutie. Et seule l'intégration universitaire complète, sous forme de départements en sciences infirmières au sein d'UFR santé, permettra de mettre fin aux inégalités dont souffrent encore les étudiants en soins infirmiers. « On veut être à l'université et dès maintenant », a lancé Ève Guillaume, réélue présidente de l'association étudiante.

« Il y a d'autres voies », a remarqué Michèle Lenoir-Salfati, soulignant que, si la décentralisation se poursuit en France, les régions pourraient voir leurs compétences en matière de formation encore élargies. « Le modèle va se discuter dans les mois qui viennent », a-t-elle affirmé. « Les infirmiers ne sont pas les seuls acteurs. L'université a-t-elle les moyens d'intégrer l'ensemble des formations paramédicales ? En quoi le modèle pédagogique serait modifié ? »



« Tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut garder un maillage territorial des Ifsi, a relevé Joëlle Kozlowski, présidente du Comité d'entente infirmières et cadres (2e à gauche, ci-contre). Le problème, c'est qu'il n'y a pas un accès aux installations du Crous dans toutes les villes de province. » Pour cette dernière, il faut se laisser le temps d' « y voir plus clair » sur la façon dont va évoluer la formation en soins infirmiers. « Nous étions loin de l'université. Il a fallu un temps d'adaptation », a-t-elle rappelé. « Il y a une histoire dont on ne peut pas faire fi. »

Texte et photos: Aveline Marques

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue