Encore secouée par un important scandale sanitaire, la profession infirmière
cherche à promouvoir par tous les moyens la bientraitance des patients.
Des infirmières sanctionnées pour avoir manqué de compassion à l’égard des patients ? Une solution radicale à laquelle songe sérieusement le Nursing and Midwifery Council (NMC), l’ordre infirmier britannique. À la faveur d’une révision générale du code de déontologie de la profession, prévue pour cet automne, la sollicitude pourrait devenir l’une des valeurs requises pour exercer.
Manquements
L’idée a germé à la suite du rapport de l’avocat Robert Francis, qui avait enquêté sur les manquements de l’hôpital public de Stafford, dans le centre de l’Angleterre. Un établissement où maltraitances et erreurs médicales à répétition avaient entraîné quelque 1 200 décès de patients « en trop » (1), entre 2005 et 2008. Plusieurs infirmières avaient été mises en cause à l’issue de l’enquête. Estimant que ces dernières s’étaient montrées particulièrement insensibles, Robert Francis recommandait de s’assurer que les candidates à la formation infirmière soient capables de faire preuve d’empathie.
Infirmière référente
Pour améliorer la qualité de la prise en charge des patients, le rapport Francis recommande également d’attribuer à chacun une infirmière référente. Chargée de coordonner les soins, cette dernière serait l’interlocutrice privilégiée du malade au sein de l’équipe pluridisciplinaire. Convaincus du bien-fondé de cette proposition, les six hôpitaux du groupe University College London – l’un des plus grands du Royaume-Uni – ont d’ores et déjà prévu d’installer au-dessus de tous les lits un tableau indiquant le nom d’une soignante de garde. Une pratique qu’il sera difficile de mettre en place dans les établissements en sous-effectif ou dans ceux qui recourent beaucoup à l’interim.
Aveline Marques
1- Le taux de mortalité était supérieur à la moyenne enregistrée dans des établissements similaires.
Article paru dans L'Infirmière magazine n°329, daté du 15 septembre.