Les infirmières finlandaises victorieuses à l'issue du conflit
En brandissant la menace de démissions massives, les infirmières finlandaises ont obtenu des revalorisations importantes de leurs salaires.
Le bras de fer des 12 800 infirmières finlandaises contre les municipalités qui les emploient s’est terminé le 19 novembre sans que celles-ci n'aient besoin de démissionner en masse, comme elles avaient menacé de le faire à cette date si les négociations salariales n’aboutissaient pas.
Tehy, syndicat finlandais des professionnels de santé, a approuvé in extremis les propositions du comité de conciliation, qui offre aux infirmières des augmentations salariales de 22 à 28% d'ici 2011.
Face à l’ultimatum posé par les soignantes, le gouvernement finlandais avait néanmoins durci le ton. Le 16 novembre, une loi spéciale dite de « sécurité des patients » avait été votée pour lui permettre de réquisitionner les infirmières démissionnaires, sous peine de poursuites judiciaires. La menace de démission massive des infirmières avait été posée au début de l’automne.
Selon le syndicat Tehy, le revenu moyen des personnels soignants en Finlande équivaut à seulement 83 % du salaire moyen de cette catégorie dans les pays de l’OCDE. Menacer de cesser le travail ne suffisait pas, estimait le syndicat, car la loi sur le service minimum enlève toute son efficacité au mouvement de grève.
L’ultimatum posé par les infirmières a eu l’effet escompté. Plusieurs hôpitaux s’étaient déjà préparés à évacuer leurs patients vers la Suède. Mais même si les Finlandais s'inquiétaient des éventuelles conséquences d’une telle démission collective, ils ont largement apporté leur soutien aux infirmières. Un représentant des collectivités a toutefois déclaré que cet accord allait forcer un quart des communes à augmenter les impôts locaux.
Olivier Truc
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