Jusqu’au 25 juin, les infirmières libérales élisent leurs représentants au sein de la Carpimko. En jeu : leur retraite complémentaire. Décryptage.
Les élections à la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes (Carpimko) permettent aux infirmières libérales de choisir pour trois ans leurs représentants au conseil d’administration (1). La Carpimko gère le régime d’invalidité/décès des libéraux, ainsi que les trois niveaux de leur retraite.
Trois régimes
Tout d’abord, le régime général. Géré par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL), il comprend dix sections professionnelles, dont la Carpimko. Celle-ci accomplit, pour le compte de la CNAVPL, l’appel et le recouvrement des cotisations, la liquidation et le service des prestations du régime d’assurance vieillesse de base.
Le régime complémentaire, directement géré par la Carpimko, est obligatoire et vise à augmenter les revenus des libéraux à la retraite en leur octroyant des points par rapport à leurs revenus. Le régime complémentaire est l’enjeu principal de ces élections, puisque qu’il est au centre des missions des administrateurs. Néanmoins, toutes leurs décisions doivent être validées par les ministères de la Santé ou du Budget.
Enfin, vient l’Assurance supplémentaire vieillesse (ASV), spécifique aux praticiens conventionnés.
Cotisations en hausse
Pour les infirmières, deux listes officielles sont présentées : celle du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) et la liste d’union pour la retraite des libéraux de santé, qui regroupe la Fédération nationale des infirmiers (FNI), Convergence infirmière (CI) et l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil).
Aux élections de 2010, la liste FNI/Onsil avait remporté les suffrages. Le Sniil tire un bilan « catastrophique » de ce mandat. Il dénonce l’augmentation de 17 %, en deux ans, de la cotisation retraite des infirmières libérales et regrette que ces dernières paient la majorité des cotisations à la Carpimko sans être « mieux loties » que les autres professions. « Nous représentons 47,7 % des cotisants et nous ne percevons que 7 469 euros de retraite annuelle, alors que les masseurs-kinésithérapeutes sont 34,7 % et perçoivent 14 295 euros », signale Anne Jauer, Idel tête de liste du Sniil.
Abstention
Pour Nadine Hesnart, vice-présidente de la FNI, cette différence s’explique par le fait que les masseurs-kinésithérapeutes sont majoritaires dans la deuxième tranche des revenus d’activités. En effet, le régime de base est organisé en deux tranches, avec un taux de cotisation qui diffère pour chacune d’entre elles : revenus inférieurs à 31 477 €, avec un taux de 8,6 %, et revenus compris entre 31 477 € et 185 160 €, avec un taux à 1,6 %.
Les élections de 2010 avaient été marquées par une abstention record de 73,7 %, avec seulement 17 069 infirmières libérales qui avaient voté sur 64 927 inscrites. Les élections 2013 feront-elles mieux ?
Laure Martin
1- Le conseil d'administration est composé de huit infirmières, six masseurs-kinésithérapeutes, deux pédicures-podologues, deux orthophonistes et deux orthoptistes.
Lire aussi l'article paru dans L'Infirmière libérale magazine n°293, daté de juin.