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02/04/2024

Les infirmières libérales mobilisées contre le gaspillage en santé

Le syndicat représentatif des infirmières libérales, Convergence Infirmière, appelle à une mobilisation le 2 avril contre le gaspillage en santé. Avec l’opération « Balance ton gaspi », l’objectif est d’alerter le corps médical, les industriels, les décideurs ainsi que la population, et de sensibiliser sur la possibilité d’éviter la pollution associée.

 

 

« Avec cette journée de mobilisation, notre objectif est de permettre aux infirmières libérales d’apporter à des points de collecte, les dispositifs médicaux et les médicaments non utilisés au sein de leur cabinet afin de montrer l’ampleur du gaspillage », explique Ghislaine Sicre, présidente de Convergence infirmière. Pansements, médicaments, petits équipements trop prescrits : les possibilités de réduire le gaspillage sont nombreuses. L’effort est aujourd’hui nécessaire. Pour rappel, l’empreinte carbone du secteur de la santé, qui comprend l’ensemble du parcours médical des patients, le transport, les soins à domicile, la fabrication des médicaments et des dispositifs médicaux, le déplacement des soignants, les infrastructures, le traitement des déchets, etc. représente environ 47 mégatonnes de CO2, soit 8 % de l’empreinte carbone nationale. 54 % de cette empreinte correspond aux achats et à la fabrication de médicaments et de dispositifs médicaux.

Mesurer l’impact

Pour l’opération « Balance ton gaspi », des lieux de collecte sont accessibles aux infirmières libérales dans neuf villes de France (Tours, Nancy, Toulouse, Béziers, Clermont-Ferrand, Dunkerque, Marseille, Strasbourg et en Martinique). « Des associations viendront ensuite récupérer la collecte », souligne Ghislaine Sicre, précisant que l’initiative est soutenue par le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) et par l’agence de conseil Primum Non Nocere. Cette dernière va ensuite quantifier l’impact carbone de ce qu’auront apporté les infirmières libérales. « Si nous voulons décarboner la santé, il est important de se lancer dans l’écoconception des soins, indique Olivier Toma, fondateur de Primum Non Nocere. Il faut donc mesurer le coût du gaspillage, la destruction des équipements, la revalorisation. Si nous n’incluons pas la pertinence des soins et des prescriptions dans l’écoconception des soins, nous ne parviendrons pas à atteindre l’objectif de réduire de 40 % l’empreinte carbone d’ici 2030. »

Adapter la pratique

« Il est important de nous rendre compte de l’impact de notre pratique et de constater concrètement les économies que nous pourrions réaliser », poursuit Ghislaine Sicre. L’objectif du syndicat n’est pas de stigmatiser mais bien de sensibiliser contre le gaspillage de l’argent public notamment. « Aujourd’hui, nous manquons de solutions pour recycler, dénonce-t-elle. Lorsque nous détenons une seringue emballée mais périmée, nous devrions pouvoir la recycler, ce qui n’est pas possible actuellement. » De même que les industriels devraient revoir la composition de certains sets. « Il faut faire réfléchir les décideurs, les industriels, les centrales d’achat, et nous devrions pouvoir les mettre en concurrence pour acheter des sets plus écologiques », conclut la présidente de Convergence Infirmière, qui souhaiterait également travailler sur une labellisation des cabinets infirmiers.

Laure Martin

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