03/04/2009

Les infirmières passent à l’acte

À l’Institut Gustave Roussy, des infirmières pratiquent, dans le cadre d’une délégation d’acte, des chimiothérapies intra-artérielles hépatiques. Zoom.

Le service d’oncologie digestive de l’Institut Gustave-Roussy (IGR), à Villejuif, a confié à ses infirmières le soin d’administrer aux patients des chimiothérapies intra-artérielles hépatiques (CIAH). «Depuis, la CIAH est devenue pour nous un acte courant. Et même s’il peut paraître complexe, avec de la pratique, il est à la portée de chaque infirmière», commente Fanny Boutet. Infirmière du service, elle a profité des 12e Rencontres infirmières en oncologie (RIO), qui se sont tenues à Paris le 14 mars dernier, pour présenter à un parterre de quelque 900 de ses collègues cette technique de traitement qui se pratique dans le cadre d’une délégation d’acte. «À condition qu’un médecin soit présent dans le service. Et, généralement, nous sommes deux infirmières pour pratiquer le soin», a précisé la soignante.

Cette chimiothérapie est réalisée chez des patients atteints d’un cancer métastasique non résécable du côlon, du rectum ou du sigmoïde, mais peut également être indiquée pour les cancers de même type sans métastase extra-hépatique. La pose du cathéter, mis en place dans l’artère hépatique, s’effectue soit par le biais d’une radiologie interventionnelle (RI), soit par voie chirurgicale. Il est ensuite relié à une chambre implantable. Le contrôle du cathéter se fait tous les 15 jours pour la première technique et tous les deux mois, par scintigraphie, pour la seconde.

Soin sous haute surveillance
 
La durée d’administration du traitement dans le cathéter de la chambre implantable est variable selon les produits utilisés (Eloxatine, 5-FU, CPT 11….) et du protocole. En cas de douleurs à l’injection, la perfusion doit être stoppée, un médecin appelé, voire un spécialiste de radiologie interventionnelle pour vérification de l’ensemble du dispositif. Une gastroscopie peut être indiquée pour éliminer un risque d’ulcère. À l’issue de la perfusion, le dispositif est rincé et héparinisé (1). L’aiguille de Huber est extraite lorsqu’il reste 3 ml d’héparine dans la seringue. L’infirmière doit surveiller la survenue de douleur, d’inflammation au point d’introduction, d’effets secondaires dus à la chimiothérapie et l'apparition de tout signe infectieux (fièvre, frissons, marbrures, tachycardie…).
Comme l’explique Fanny Boutet, «des connaissances théoriques, la maîtrise de la technique du soin et la collaboration pluridisciplinaire sont, bien sûr, un préalable à la réussite d’une CIAH».

Françoise Vlaemÿnck.

I – Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS).
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_448874/les-chambres-a-catheter-implantables



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