À l’issue d’une manifestation, les infirmières de l’Education nationale ont reçu la promesse de hausses de salaires, dans la foulée de celles de la fonction publique hospitalière.
« Chatel, Chatel, répond à notre appel ! » Prouvant que Roselyne Bachelot n’avait pas le monopole des manifestations de blouses blanches sous ses fenêtres, un peu moins d’un millier d’infirmières scolaires ont défilé le 23 mars à Paris, du métro Odéon au ministère de l’Education nationale.
À l’appel du Snics-FSU et du Snies-Unsa Education (1), elles ont réclamé le passage en catégorie A-type de la fonction publique. Car si les infirmières de l’hôpital public se voient proposer, par le ministère de la Santé, des reclassements au sein de nouvelles grilles (lire ici), ce n’est pas encore le cas des quelque 8 000 infirmières de l’Education nationale – lesquelles travaillent déjà, en principe, jusqu'à 60 ans.
« Pour nous, actuellement, les négociations ne sont même pas ouvertes », regrettait Viviane Defrance, secrétaire générale adjointe du Snics-FSU, dans le cortège. Depuis le début, nous soutenons la revalorisation de toutes les infirmières en catégorie A dans le cadre du LMD. Pour les infirmières scolaires, ce serait une reconnaissance des responsabilités qu’implique notre métier, que nous exerçons dans des conditions de grande autonomie au sein des établissements. »
Mais « nous ne demandons pas un petit A comme ce qui est proposé aux hospitalières », précise Béatrice Tajan, secrétaire générale première adjointe du Snies. Les deux syndicats avaient déjà manifesté le 11 mars aux côtés d'autres infirmières du service public (lire ici). Nous revendiquons une vraie catégorie A-type, comme chez les enseignants, avec les mêmes grilles d’indices. »
« Échos positifs »
« Si nous restons en catégorie B, cela posera aussi un problème de recrutement, redoute Emmanuelle Estrat, militante du Snics venue de la Loire pour l’occasion. Il sera difficile de dire aux étudiants qui sortent d’Ifsi que dans l’Éducation nationale, ils auront un statut moins favorable que les autres infirmières du public. »
Un discours visiblement entendu, du moins en partie. Reçus par des conseillers du ministère de l’Éducation nationale, les syndicats ont reçus des échos « assez positifs », a affirmé Viviane Defrance en fin de journée. « On nous a promis la mise en application d’une revalorisation dans la foulée de celle de la fonction publique hospitalière. » Les modalités précises et le calendrier restant à préciser, « nous restons très vigilantes », précise-t-elle.
Nicolas Cochard
(Texte et photo)
1- Snics : Syndicat national des infirmier(e)s conseiller(e)s de santé. Snies : Syndicat national des infirmiers(ères) éducateurs(trices) de santé.
Et les pratiques avancées ?
Même si la manifestation et l'audience au ministère ne portaient pas sur ce point, les deux syndicats plaident également pour une meilleure reconnaissance et une extension des pratiques avancées, actuellement mises en œuvre sous forme d’expérimentations. « Beaucoup de champs restent à développer, assure Béatrice Tajan. Par exemple en matière de contraception, de lutte contre les allergies, de traumatologie sportive, ou encore de prévention bucco-dentaire. »