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Pour la huitième année consécutive, le Mois sans tabac, qui se déroule en novembre, est l’occasion pour les six fumeurs quotidiens sur dix souhaitant arrêter de fumer, de faire partie d’un élan collectif en se faisant accompagner dans l’arrêt de leur consommation. Les infirmiers sont au premier rang pour les aider. Le point avec Isabelle Hamm, présidente de l’Association francophone des infirmières en tabacologie et addictologie (Afit&a).
Quel que soit leur lieu d’exercice ou leur domaine d’intervention, les infirmières sont en première ligne pour accompagner les patients souhaitant arrêter de fumer car ce sont elles qui, dans le cadre de leur exercice quotidien, les rencontrent le plus. Après leur avoir posé la question de savoir s’ils fumaient, elles peuvent leur proposer de l’aide et un suivi dédié.
Quels sont les outils à disposition ?Parmi les outils les plus efficaces : le Repérage précoce et l’intervention brève (RPIB). Cette technique d’entretien consiste, en un temps limité, à évoquer un déterminant de santé avec un patient afin d’encourager un changement de comportement favorable à sa santé. Pendant cette intervention brève, l’infirmière peut questionner le patient sur son histoire avec le tabagisme, puis lui proposer l’arrêt en étant accompagné. L’intérêt de cette technique est de ne pas être dans la confrontation et la culpabilisation mais dans l’écoute. L’accompagnement à l’arrêt du tabac est essentiel car pour beaucoup, la démarche paraît insurmontable. Certes, ce n’est pas toujours facile mais pour autant, tout à fait réalisable. Après avoir initié la démarche, l’infirmière peut soit décider d’accompagner elle-même le patient, soit l’orienter vers un centre ou un professionnel dédié. Si toutefois, lors de l’échange, la personne explique ne pas vouloir arrêter de fumer, il faut respecter sa volonté mais le prévenir rester à sa disposition pour lui apporter des informations si elle le souhaite.
Une formation dédiée des infirmières est-elle nécessaire pour accompagner les patients ?La formation n’est pas obligatoire. D’ailleurs, depuis la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, les infirmières peuvent prescrire des traitements nicotiniques de substitution. Mais elles sont nombreuses à ne pas oser le faire, justement parce qu’elles ne sont pas formées. Ce qui s’entend. De plus, pour les infirmières libérales, cet accompagnement n’est pas valorisé au sein de leur Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). A l’hôpital, cela pose moins de problème, car ce suivi peut être intégré au sein de la prise en charge globale. D’ailleurs, de plus en plus de structures s’inscrivent dans la démarche de devenir des établissements de santé sans tabac. Dans ce cas-là, des formations sont organisées pour les infirmières. Outre le Diplôme universitaire (DU), qui leur permet de devenir infirmières tabacologues, elles peuvent s’orienter vers des formations courtes, en ligne ou des webinaires, pour apprendre les bases de l’accompagnement et de la prescription.
Pour aller plus loin
https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/tabac-arretez-comme-vous-voulez/