PLus de 450 infirmiers sapeurs-pompiers se sont retrouvés les 18 et 19 novembre à Lyon pour leurs journées annuelles. Au programme, des échanges et ateliers techniques relatifs à l'exercice du métier... qui n’ont pas complètement éludé la question des relations parfois tendues avec les médecins urgentistes.
Plus 25% de participation par rapport à 2010. A croire que Lyon a su attirer les infirmiers sapeurs-pompiers réunis à l'Ecole normale supérieure (ENS) pour leurs 7e Journées annuelles. Le programme de ces rencontres, particulièrement bien suivies, avait été ficelé par l'Association nationale des infirmiers sapeurs-pompiers (Anisp) et l'Association santé et secours médical du Rhône (ASSM69). On a parlé du soutien sanitaire opérationnel, c'est-à-dire du « secours au pompier amené à intervenir dans des conditions dangereuses », comme l’a expliqué Nicolas Couëssurel, infirmier d'encadrement dans le Rhône. On a aussi échangé sur le risque nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique ; un impératif car « ces opérations sont rarissimes mais d'une complexité opérationnelle vraiment particulière », a commenté Nicolas Couëssurel. D'ailleurs, en petits groupes, les infirmiers habillés en tenue de décontamination se sont entraînés à perfuser un malade, leurs mains protégés de gants très épais. Dans le même temps, d'autres ateliers offraient des formations sur l'accouchement inopiné, les interventions impliquant les nouveaux animaux de compagnie (chiens et chats, mais aussi singes, ou serpents), ou encore la prise en charge du brûlé en pré-hospitalier.
« Pas d'huile sur le feu »
Une démonstration du service médical héliporté du Rhône a aussi été proposée aux participants. Un hélicoptère s'est posé à quelques mètres de l'école avant la présentation du matériel et du personnel à bord. Depuis quatre ans, Samu et sapeurs-pompiers travaillent conjointement sur ces opérations héliportées : « Nous médicalisons en mixte », a expliqué Julien Fouques, également infirmier d'encadrement dans le Rhône.
Des relations tendues avec les médecins urgentistes justement, il n' y a été fait que « brièvement » allusion lors de l'assemblée générale de l'association, selon le président de l'Anisp, Stéphane Roch, L'été dernier, Samu-urgences de France s'est en effet prononcé en faveur du repos obligatoire de 11 heures pour les infirmiers sapeurs-pompiers volontaires. Selon le syndicat du Samu, les infirmiers sapeurs-pompiers arriveraient fatigués à l'hôpital après une nuit passée en intervention, et ne seraient pas assez disponibles pour remplacer un collègue malade au pied levé. « Chacun connaît ses limites, c'est prendre les infirmiers sapeurs-pompiers pour des professionnels irresponsables, a rétorqué Stéphane Roch qui défend le volontariat. Sans les sapeurs-pompiers volontaires, on n'aurait pas ce niveau de secours en France. » Et d'interroger : « Est-ce que réellement nous dépeuplons les hôpitaux ? Est-ce que nous refusons de remplacer nos collègues ? Bien sûr que non. » Pas question cependant pour Stéphane Roch de « mettre de l'huile sur le feu » et d'entretenir une polémique déjà ancienne entre infirmiers sapeurs-pompiers et médecins urgentistes. Le débat s’éteindra-t-il de lui-même? A suivre…
texte et photos: Sandra Jégu