Les JDI pour la première fois à Marseille

C’est l’effervescence ce mercredi 3 avril dans les locaux de l’EMD Business School à Marseille (3^ème). Tout est prêt, stands, kakémonos et accueil café pendant deux jours pour accueillir les Journées des Infirmiers (JDI) avec des ateliers, des conférences et un job dating. Sabrina et Muriel, toutes deux infirmières dans des structures gériatriques viennent de Nîmes pour assister à la première journée. « Nous sommes venues pour trouver des idées, voire comment améliorer nos pratiques et rencontrer des collègues, déclarent-elles. Le Covid a soudé les équipes mais c’est de plus en plus difficile de trouver des professionnels motivés. En gériatrie, les familles sont de plus en plus exigeantes, elles pointent surtout ce qui ne va pas et oublient tout l’accompagnement que nous menons auprès des personnes. La relation à l’autre s’est amoindrie et on fait de plus en plus d’administratif. Pour nous, il faut aussi penser à la suite. » Et la suite, ne signifie pas forcément quitter le métier.

Cela peut-être travailler dans une autre structure et aussi mieux connaitre les opportunités de la profession. « Ces journées sont organisées par et pour les infirmiers, explique Maryana Nobre, la fondatrice des JDI. Nous parlons à tous les infirmiers, nous voulons valoriser tout qu’ils font sur le territoire et mieux faire connaître les différentes spécialités et modalités d’exercice. Le but des JDI est d’enrichir la vision du métier, de mener une réflexion ses évolutions avec le maximum de retours de terrain. Toutes les présentations avec l’accord des intervenants sont mises sur notre site ⁽¹⁾ pour faciliter la mise en relation et le partage. Aujourd’hui, les infirmiers libéraux ne sont pas assez sollicités pour la prévention. Je crois beaucoup au socle et triptyque composé du médecin, de l’IDEL et du pharmacien. La prévention se valorise sur le long terme et n’est pas calculable immédiatement. » Depuis sa création, l’événement gagne du terrain : Bordeaux, Lille, Toulouse, Paris, Poitiers, Limoges, Strasbourg, Pau… et pour la première fois cette année Marseille. Les 14 et 15 mais, les JDI seront à Clermont-Ferrand à l’UFR odontologie.

Tout au long de la journée, les intervenants des table-rondes sont venus présenter un aspect du métier infirmier avec des temps de questions-réponses très importants. Laurence Castello, IPA, infirmière hospitalo-universitaire, en charge de la coordination du Master IPA sur l’UFR médecine de Nice a expliqué de manière très précise et didactique les particularités des IPA. « La pratique avancée un est nouveau métier, précise-t-elle. L’IPA a un statut infirmier avec des compétences médicales. La formation n’a rien avoir avec des DU, c’est un Master. Devenir IPA donne du sens au métier d’infirmier, c’est une nouvelle version de son exercice avec une grande autonomie. C’est savoir prendre une décision éthique et éclairée dont on est responsable. » Bien sûr, elle n’a pas passé sous silence, loin de là, le niveau élevé de la formation, l’investissement personnel qu’elle demande, la nécessité de bien monter son projet en amont, les questions de rémunération, les difficultés pour être IPA et infirmière libérale (sans être salariée d’une maison de santé) et la nécessité de faire reconnaître ce « nouveau métier ». Envisager son métier sous un autre angle, pour apporter un souffle nouveau, c’est aussi ce que propose Philippe Perrin, éco-infirmier, directeur et fondateur de l’IFSEN (Centre de formation en santé environnementale) et précurseur sur le sujet.  « La crise actuelle, écologique, et sanitaire est un danger, souligne-t-il. Mais c’est aussi une belle opportunité avec la possibilité de développer les éco-infirmiers et les éco-soignants, une façon de redonner du sens à son métier. »

Isabel Soubelet

1. https://journeesdesinfirmiers.fr