27/06/2008

Les lycéens sondés sur leur santé

Interrogés par la Fondation Wyeth et ses partenaires, Ipsos-santé et l’Inserm, des lycéens ont dit l’importance qu’ils accordent au fait d’être en bonne santé… et confronté leur vécu aux perceptions des adultes, professeurs et infirmières scolaires.

Pour la 4e édition de son « Forum adolescences », la fondation Wyeth s’est plongé dans l’univers scolaire, avec trois thématiques : santé, solidarités, et autorités. Quelque 847 jeunes de 15 à 18 ans ont été interrogés par Ipsos santé - baromètre « bien-être » réalisé depuis 4 ans… Et 603 professeurs ainsi que 202 infirmières scolaires ont été sondés sur leur perception des adolescents. Ces enquêtes ont été suivies de forums de discussion en région - dans les académies de Bordeaux, Caen, Lyon, Montpellier et Paris - puis par un Forum national le 21 mai dernier.

Pour 94 % des adolescents, la santé est plus importante que l’argent, l’épanouissement ou le temps libre. C’est en tout cas ce que déclaraient l’année dernière les 15-18 ans interrogés par Ipsos-santé pour la Fondation Wyeth. En mai dernier, pour la 4e édition du Forum adolescences de la Fondation, ils l’ont redit… tout comme ils ont réaffirmé, face à des adultes souvent dubitatifs, qu’ils allaient bien.
Dans l’ensemble, 71% se disent « satisfaits de ce qui leur arrive »… quand seuls 49% de leurs professeurs, et 41% des infirmières scolaires estiment que tel est le cas !

Au premier rang des éléments importants pour leur santé, les adolescents placent l’hygiène et la propreté (note de 9/10), puis le sommeil, le moral, les relations avec les amis, suivis de l’alimentation, de la pratique sportive et des relations familiales. Et ils l’affirment : ils sont conscients des risques - prise de drogue, rapports non protégés, consommation régulière d’alcool. Mais seuls 45% d’entre eux trouvent risqué le fait de boire occasionnellement. Quant à parler santé avec les adultes qui les entourent… discuter avec un médecin n’obtient qu’une note de 5,4/10, avec une infirmière de 4/10.

En forme, mais se sentant à 42% sous pression, réussite scolaire oblige, les ados le disent : quand ça va pas, c’est souvent dans la tête. Ils sont d’ailleurs 87% à penser que le gouvernement devrait se préoccuper d’avantage de la question du suicide (comme plus de 90% des professeurs et infirmières scolaires). D’autant que 19% d’entre eux se disent souvent mal dans leur peau. Ils éprouvent cependant des difficultés à évoquer leur mal-être avec les adultes. Si 87% des adolescents affirment savoir à qui s’adresser en cas de difficultés, ils n’ont pas envie d’aborder avec les adultes les sujets touchant à leur intimité. 51% n’aiment pas évoquer la tentative de suicide, 46% la vie sentimentale, 41% la sexualité, 33% la consommation de drogues. Et ceux qui vont le moins bien sont souvent ceux ayant peu d’échanges avec les adultes.

Les adolescents ne manquent pourtant pas d’idées. Au lycée, ils souhaiteraient avoir une éducation à la santé, mais assurée par un médecin pour deux tiers d’entre eux, et voudraient disposer d’un temps de discussion avec un professeur. Lassés par les messages de prévention qu’ils jugent souvent trop moralisateurs voire anxiogènes, ils demandent du concret : pouvoir rencontrer des personnes séropositives ou ex-toxicomanes… ou bien assister à des crash-tests. Ils plaident pour la mise en place d’un service de psychologie itinérant - jugeant difficile de parler santé avec leur professeur… moins avec l’infirmière scolaire, mais la gêne, et « la peur qu’elle en parle au prof principal » est toujours là. Les garçons ajoutent qu’il serait bien de recruter des infirmiers scolaires, pour pouvoir parler « d’homme à homme ». Dernière demande : la création de plus de centres spécialisés en ville (planning familial, lieux d’accueil pour anorexiques…)
Emmanuelle Debelleix

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