26/08/2008

Les maladies à caractère professionnel concerneraient plus de 5% des salariés ; le secteur de la santé n’est pas épargné

Plus de 5% des salariés en moyenne souffrent de maladies à caractère professionnel (MCP), selon une étude de 2006 portant sur quatre régions françaises.

Chez les salariés du secteur de la santé et de l’action sociale, la prévalence monte à 6%, selon les résultats de cette étude publiés mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°32 de l’Institut national de veille sanitaire (InVS).

Rappelons qu’une MCP est définie comme « toute maladie susceptible d’être d’origine professionnelle qui n’entre pas dans le cadre des tableaux des maladies professionnelles indemnisables (MPI).

Depuis 2002, l’InVS a mis en place un programme de surveillance des MCP, en collaboration avec l’inspection médicale du travail. D’abord expérimenté dans la seule région des Pays de Loire, le dispositif s’étend progressivement d’année en année. En 2006, il concernait quatre régions : Pays de Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Quelque 694 médecins du travail volontaires implantés sur ces territoires ont participé au programme (soit 38% de la spécialité). Sur 73 500 salariés dont 58% d’hommes venus en consultation, pendant les périodes considérées –des plages de deux semaines prédéfinies-, 3 951 ont fait l’objet d’un signalement, soit une prévalence de 5,4%. A noter que les femmes sont plus touchées avec une prévalence de 6,2%, contre 4,8% pour les hommes

Parmi les pathologies recensées, les affections de l’appareil locomoteur sont les plus fréquentes (59%) suivies de la souffrance psychique (21%) et des troubles de l’audition (6,4%).

Si 80% des cas de MCP sont signalés chez des ouvriers, les taux de prévalence varient selon les secteurs d’activité et les pathologies considérées. Ainsi constate-t-on que les troubles musculo-squelettiques et de l’audition sont plutôt le lot des ouvriers et des employés, tandis que la souffrance psychique (troubles du comportement, souffrance mentale, stress, etc.) et l’addictologie touchent davantage les « professions supérieures ».

Toutes MCP confondues, les prévalences les plus élevées sont observées dans les secteurs industriel et financier (7,2%), le secteur de la santé-action sociale et celui de la construction (6%), puis le commerce (5,6%).

En ce qui concerne la souffrance psychique, l’étude situe le secteur de la finance comme étant de loin le plus grand pourvoyeur de souffrance psychique, hommes et femmes confondus. Quant aux troubles musculo-squelettiques, c’est dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment qu’on les retrouve le plus.

Qu’il s’agisse d’affections physiques ou psychiques, on note que les femmes sont sensiblement plus touchées que les hommes.

« Bien que leur déclaration soit obligatoire pour tout docteur en médecine » en vertu de l’article article L.461-6 du Code de la sécurité sociale, « rares sont les médecins qui déclarent des MCP », observent les auteurs de l’article de BEH. « Les quelques signalements proviennent essentiellement des médecins du travail. »

C. A.

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