Dès le printemps 2008, les médicaments hors ordonnance dits
« de conseil » pourront être placés à la portée des patients en officine.
Bientôt des médicaments en « self service ». En novembre dernier, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait insisté sur la mise à disposition de médicaments de « prescription médicale facultative » devant le comptoir. C’est désormais imminent. Le 15 janvier dernier, les différents acteurs du secteur pharmaceutique, des représentants des officinaux, groupes pharmaceutiques, autorités et services de l’état, sont parvenus à un accord. Dès le printemps 2008, les médicaments hors ordonnance dits « de conseil » pourront être placés à la portée des patients en officine.
« J’en attends une amélioration de l’information, plus de choix et une baisse importante des prix publics de médicaments », déclarait Roselyne Bachelot dans un entretien donné au Parisien le 17 janvier 2008, tout en précisant que ces médicaments seront encadrés « par un conseil personnalisé du pharmacien ». Celui-ci aura d’ailleurs le choix de les laisser ou pas en accès libre.
L’Afssaps aurait identifié 226 spécialités répondant à ses critères d’éligibilité au passage devant le comptoir. Cette liste comprend : 20 spécialités antalgiques, 28 spécialités en dermatologie, 25 en gastroentérologie, 20 en nutrition et métabolisme, 48 en ORL, 3 en rhumatologie, 2 en stomatologie, 1 en ophtalmologie, 37 antitussifs, et 42et substituts nicotiniques.
Cette mesure va dans le sens du rapport de la Haute Autorité de Santé remis au gouvernement en février 2007, favorable à l’automédication. « Nous sommes devant un fait existant que l’on peut tenter d’encadrer pour plus de sécurité », expliquait alors Alain Coulomb, ancien directeur de l’HAS. Et d’insister sur le fait que cela renforcera la position des pharmaciens, « qui ont un rôle de premier ordre ».
Pourtant, selon une enquête lancée en novembre dernier par la société Celtipharm, la profession est septique, craignant de voir ce fameux rôle de conseil s’étioler et les accidents iatrogènes se multiplier. Ses représentants ne se sont pas cependant pas opposés au projet, devant la menace de se voir un jour confisquer le monopole officinal dans la vente de médicament, une idée défendue par le récent rapport Attali.
B.F. (avec APM)
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