Une trentaine d'infirmières et d'aides-soignantes se sont rassemblées à La Défense (92), mardi 26 novembre, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail.
« Nous représentons les soignants que l'on jette à la poubelle au nom de la rentabilité. » Drapées dans des sacs de déchets d'activité de soins à risque infectieux, une trentaine d'aides-soignantes et d'infirmières ont manifesté ce mardi 26 novembre, sous la grande arche de La Défense (Hauts-de-Seine), symbole de l'économie triomphante. A l'appel du collectif « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes », elles ont dénoncé la dégradation des conditions de travail, de la sécurité et de la qualité des soins, et alerté sur « la mise en danger du patient ».
Trop de faisant fonction
« La question de fond, c'est la mise en place d'un ratio soignant-soigné par spécialité », a rappelé Alexandra Saulneron, présidente de l'association. Une revendication qui n'a, pour l'instant, pas trouvé un écho favorable au ministère de la Santé. « Ils disent qu'il faudrait 10 ans pour le mettre en place et qu'il doit être déterminé au niveau de chaque établissement. Mais, il faut que ce soit une obligation nationale, sinon ça ne sera jamais respecté », a insisté l'infirmière libérale.
En cette journée internationale de l'aide-soignante, le collectif a milité pour une meilleure reconnaissance de la profession. En ligne de mire : l'augmentation du nombre de faisant fonction AS dans les établissements comme au domicile. « Être aide-soignante, ce n'est pas seulement faire des toilettes, lance Pauline Puybareau, venue de Dordogne. C'est aussi assurer une surveillance des patients (température, escarres, etc.) et rapporter les problèmes à nos collègues infirmières. Il faut être diplômé pour ça. » Le collectif réclame un vrai statut d'aide-soignante, avec des actes définis par décret.
Les représentantes des "Ni bonnes" ont rendez-vous au ministère en janvier.
Texte et photo: Aveline Marques