Des représentantes de l'association d'infirmières et d'aides-soignantes ont rencontré une conseillère de Marisol Touraine pour exposer leurs revendications. En attente d'« actions concrètes d'amélioration » des conditions de travail, les soignantes n'ont obtenu que peu de réponses.
Après plusieurs mois de mobilisation sur les réseaux sociaux puis dans la rue, les infirmières et aides-soignantes de l'association « Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes » étaient, enfin, reçues au ministère de la Santé ce mardi 9 juillet. Accompagnées de la présidente de la Coordination nationale infirmière, Nathalie Depoire, les « Ni bonnes » ont rencontré Ève Parier, conseillère de la ministre, et Michèle Lenoir-Salfati, de la Direction générale de l'offre de soins (DGOS).
Les soignantes ont alerté le ministère sur la dégradation des conditions de travail, qui met en danger les patients tout en entraînant la souffrance des professionnels de santé. Elles ont, notamment, demandé à ce que soit instauré un ratio patients/soignants en fonction de la charge de travail. Une proposition qui s'est « heurtée à une fin de non-recevoir », indiquent-elles dans un communiqué de presse. « Selon le ministère, cela doit dépendre des situations locales. » « Pour eux, une étude fine au niveau national prendrait 10 ans », précise Alexandra Saulneron, présidente de l'association.
Pénibilité
Autre requête formulée : la restauration du critère de pénibilité du métier d'infirmière, troqué contre le passage en catégorie A en 2010. Les représentantes du ministère ont botté en touche, renvoyant aux négociations en cours sur la réforme des retraites. La reconnaissance automatique semble « peu probable ». Pour le ministère, il s'agirait plutôt de prendre en compte « le parcours professionnel de l'infirmière », rapporte Alexandra Saulneron, qui n'a pas manqué de rappeler qu'en tant que députée de l'opposition, Marisol Touraine avait pris fait et cause pour les retraites des infirmières et le maintien de l'âge légal de départ à 55 ans.
Quant à l'octroi du grade master pour les Ibode et les puéricultrices et à la reconnaissance du statut de tuteur de stage, le ministère est dans l'attente de la remise du rapport de la mission Igas/Igaenr diligentée sur la réforme LMD de la formation en soins infirmiers. Les « Ni bonnes » ont également demandé à ce que les transferts de compétences soient « sanctionnés par un master 2 » et ont rappelé l'hostilité de nombreuses infirmières et organisations professionnelles aux protocoles de coopération tels que définis par la loi HPST.
« Des beaux discours »
En attente « d'actions concrètes d'amélioration » et loin de se « satisfaire d'une simple écoute et de beaux discours », les soignantes sont donc restées sur leur faim. « Nous avons été écoutées, mais nous ne sommes pas sûres d'avoir été entendues », résume Alexandra Saulneron. Un nouveau rendez-vous ministériel est prévu en octobre.
Aveline Marques