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Les puéricultrices font entendre leur voix

11/03/2013

Les puéricultrices font entendre leur voix

Dans le cadre de la "mobilisation pour la petite enfance" lancée par le gouvernement, l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE) a réclamé une revalorisation de la spécialité.

L’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE) vient de publier un communiqué, extrait de sa contribution à la "mobilisation pour la petite enfance et la parentalité". Lancée en novembre par la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, cette vaste concertation vise à améliorer l’accueil des moins de 6 ans et le soutien à la parentalité.

L’ANPDE formule cinq recommandations. Une revalorisation des métiers de la petite enfance - essentiellement puéricultrices et auxiliaires de puériculture - permettrait, tout d’abord, de renforcer leur attractivité et de remédier aux difficultés de recrutement. « De plus en plus de dérogations permettent à des personnels non qualifiés, c’est-à-dire ni éducateurs de jeunes enfants ni puéricultrices, de prendre des postes de direction de lieux multi-accueil », explique Claire Delmas, directrice de crèche et administratrice de l’ANPDE. Une étude de la Drees (1) publiée en 2012 montre, en effet, que 10 % de ces postes sont occupés par des IDE.

Compétences propres

Or, les puéricultrices ont des compétences propres, sollicitées par les parents. En 2012, une enquête réalisée par l’ANPDE avait montré que 73 % des professionnelles interrogées effectuaient des actions d’éducation à la santé et que 46 % organisaient des consultations de puériculture.

Par ailleurs, l’emploi dans les crèches attire de plus en plus de titulaires d’un CAP Petite enfance, d’un bac pro ou d’un certificat de services à la personne. Le décret « Morano » du 7 juin 2010, relatif aux établissements et services d'accueil des enfants de moins de six ans, a, en effet, modifié les obligations des établissements. « Auparavant, nous étions astreints à 50 % de personnels qualifiés, mais ce quota est passé à 40 %, poursuit la directrice d’établissement. C’est intéressant de recevoir des jeunes que l'on va pouvoir former et à qui l'on peut proposer une évolution. Mais, nous faisons face à de nombreuses d’erreurs d’orientation et à du personnel qui n’a pas la maturité nécessaire. Cela complique le travail de l’équipe. »

Grade master

L’ANPDE demande également une révision du décret Morano en ce qui concerne l'accueil en surnombre. « Nous sommes censés accueillir jusqu’à 20 % d’enfants au-delà du nombre de places pour lequel nous sommes agréés, note Claire Delmas, sans qu’aucune disposition ne soit prise pour augmenter les effectifs. Nous pensons qu’il ne faut pas dépasser 10 %. »

Par ailleurs, les puéricultrices souhaitent que leur formation soit aménagée sur deux ans (contre 12 mois actuellement), qu'elle intègre davantage de compétences en management pour pouvoir mieux assumer la gestion des structures d'accueil, et qu'elle soit reconnue de grade master.

Enfin, l’association attend la mise en place effective du développement professionnel continu (DPC) et demande à ce que les horaires des professionnelles soient aménagés afin de permettre des temps d’analyse des pratiques. Un autre moyen de garantir la qualité de l’accueil et du suivi des enfants.

Sandra Mignot

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