Quelque 700 infirmières spécialisées ont manifesté vendredi 27 septembre, à Paris, pour obtenir un grade master et la reconnaissance d’actes exclusifs. Les travaux de réingénierie de leur formation devraient reprendre avant la fin de l'année.
Les puéricultrices n’auront pas marché de la Gare Montparnasse jusqu’au ministère de la Santé pour rien. Selon les organisateurs de la manifestation, l’ANPDE (1) et le CEEPAME (2), près de 700 d’entre elles sont venues soutenir leurs représentants, reçus par leurs autorités de tutelle. Cette rencontre leur a permis d’apprendre que les travaux de réingéniérie de leur formation, suspendus depuis près de deux ans, devraient reprendre avant la fin de l’année.
Universitarisation
Une feuille de route devrait être prochainement dévoilée par les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Ce document, qui doit être rendu public en octobre - à l’occasion du Salon infirmier ? - entérinera les décisions prises pour l’universitarisation de l’ensemble des professions paramédicales.
Les associations représentatives des puéricultrices demandent la reconnaissance d’un master 2, prenant en compte l’évolution de la profession et le travail personnel des étudiants. La remise d’un rapport commandé aux inspections générales des deux ministères concernés, régulièrement repoussée, retarde depuis le printemps dernier l’annonce des décisions ministérielles. D’ores et déjà, l’interlocutrice à la DGOS des représentants des puéricultrices a avancé une reprise des travaux de réingénierie pour décembre prochain.
Évolution des pratiques avancées
La reconnaissance d’actes spécifiques, seconde revendication des professionnelles de santé de l’enfance, semble avoir eu un écho favorable auprès du ministère de la Santé. Les puéricultrices devraient être incluses dans les travaux concernant l’évolution des pratiques avancées. La demande d'actes exclusifs doit être intégrée « dans un cadre de réflexion plus global sur la place de la puéricultrice, notamment dans la médecine de prévention », avait récemment affirmé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, lors d’une interview accordée à notre rédaction (3). La prévention est un des axes majeurs de la Stratégie nationale de santé, présentée en début de semaine dernière par la ministre.
Sébastien Colson, président de l’ANPDE, a indiqué que des discussions auraient ensuite lieu pour déterminer si des pratiques avancées seraient reconnues pour une partie ou pour l’ensemble de la profession. L’ANPDE soutiendra cette seconde option. À l’issue de la rencontre, le représentant associatif affichait une satisfaction prudente : « Nous allons encore devoir attendre des décisions, mais cette fois-ci, dans une perspective plus tracée, en lien avec les annonces de Marisol Touraine. »
Texte et photo: Marie-Capucine Diss
1- Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes.
2- Comité d’entente des écoles préparant aux métiers de l’enfance.
3- A lire dans L'Infirmière magazine, L'Infirmière libérale magazine et Objectifs soins et management datés d'octobre.