Mauvaise reconnaissance, mésutilisation de leurs compétences, absence de valorisation: les sages-femmes réclament un nouveau plan périnatalité.
Déçues les sages-femmes. Bien qu’une douzaine d’associations et de syndicats se soient organisés en intersyndicale en septembre dernier et malgré une manifestation d’environ 5 000 représentants de la profession, tous modes d’exercice confondus, jeudi 12 mai, dans les rues de Paris, elles estiment n’avoir rien gagné. Alors qu’elles espéraient être reçues par le ministre de la Santé Xavier Bertrand en personne, c’est finalement la conseillère technique Clara de Bort qui a écouté les doléances des sages-femmes en colère. « On n’a obtenu aucune réponse », regrette Annie-Claude Ottan, de la CGT.
L’intersyndicale a présenté ce qu’elle appelle un « plan de périnatalité bis » : jusqu’ici, les textes étaient rédigés et « imposés par les tutelles », remarque Christelle Gerber-Montaigu, présidente de l’Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF). Les maïeuticiennes entendent donc reprendre la main sur leur métier et son avenir, de même qu’elles réclament une meilleure utilisation de leurs compétences. « Notre rémunération est bloquée depuis 2002 pour 90% de nos actes », fustige encore Marie-Anne Poumaer, vice-présidente de l’Union nationale et syndicale des sages-femmes (UNSSF), qui demande une consultation de sage-femme à 23 euros, à l’égal des médecins généralistes.
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Dans le même temps, les sages-femmes dénoncent l’hypermédicalisation des accouchements, très onéreuse et à laquelle on reproche parfois de manquer d’humanité en un moment si important de la vie des femmes et des familles. Véronique Tessier, vice-présidente du Collège national des sages-femmes (CNSF) revendique ainsi « la prise en charge des accouchements physiologiques par les sages-femmes », seul moyen selon elle de « lutter contre la médicalisation à l’excès des naissances ». Une pétition en ce sens a d’ailleurs recueilli plus de 5 800 signatures.
Son plan périnatalité bis, l’intersyndicale entend en faire encore la promotion le 18 juin prochain, au travers d’actions menées en région aux côtés des usagers. Une nouvelle journée de mobilisation devrait par ailleurs être organisée en septembre prochain.
Texte et photo: Sandra Serrepuy