Les salles de « shoot » lancées avec modération

18/02/2013

Les salles de « shoot » lancées avec modération

Suite au feu vert donné par le gouvernement, la mairie de Paris prépare l’ouverture, dans les mois à venir, d’une salle de consommation de drogue à moindre risque. À Bordeaux et Marseille, les projets sont au point mort.

« Nous sommes prêts à démarrer. » Lors du conseil de Paris, le 11 février, Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire en charge de la Santé publique (PS), a confirmé l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque (SCMR) dans les mois à venir. Implanté dans le quartier de la gare du Nord, ce dispositif dépendra d’un pilotage national par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (1) et d’un suivi effectué par un groupe de travail interne à l’administration parisienne.

Cette annonce fait suite au feu vert accordé, mardi 5 février, par le gouvernement. Depuis les propos favorables tenus en octobre dernier par la ministre de la Santé, cette déclaration officielle du gouvernement tardait à venir…

Reculades

Si bien que les villes qui s'étaient portées volontaires pour une expérimentation semblent aujourd’hui reculer. En témoigne la réaction de Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, interrogé par le quotidien 20 minutes. Pointant une « question juridique », le sénateur-maire UMP s’interroge : « Qui est responsable si une personne meurt à l'intérieur ou en sortant ? L'État ? La Ville qui a donné l'autorisation ? Je ne sais pas. »

La commune de Bordeaux qui, fin 2012, envisageait une expérimentation sur son territoire, se montre tout aussi timide. « La mairie n'a pas vocation à imposer son souhait d'avoir une salle de consommation dans sa ville », indique Alexandra Siarri, adjointe au maire (UMP) déléguée à la Lutte contre les nouvelles précarités, dans Sud Ouest.

Strasbourg et Toulouse intéressées

Selon France bleu Alsace, une étude de faisabilité confiée à la Mildt serait en cours à Strasbourg, dirigée par Roland Ries (PS). « Les experts viendront à Strasbourg en mars. La décision est attendue d'ici juin », d’après nos confrères. Autre option du côté de Toulouse : « Nous ne sommes pas candidats (il n'y a pas de compétition) mais volontaires, si la ville de Toulouse devait être choisie par le gouvernement », précise ainsi Monique Durrieu, adjointe au maire en charge de la Santé publique (groupe socialiste) dans La Dépêche du Midi.

Pour le coordinateur de la Fédération française de réduction des risques, Pierre Chappard, « on sent déjà les effets de la campagne des municipales qui approche… Mais, c’est tout de même un premier pas. Même s’il y a encore beaucoup à faire en matière de santé publique concernant la substitution injectable ou les programmes en prison ».

Marjolaine Dihl

 

 

1- Malgré nos demandes d’interview répétées, la Mildt, chargée d’élaborer un cahier des charges en vue de la mise en place de SMCR, n’a pas souhaité s’exprimer concernant les initiatives avortées à Marseille et Bordeaux. Elle renvoie vers Matignon qui, à son tour, botte en touche.

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