Ce mercredi 26 juin, une vingtaine de membres du collectif "Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" ont manifesté place de la Bourse, à Paris. Simulant des pendaisons, elles ont dénoncé « le sacrifice humain sur l'autel de la rentabilité ».
Etendues dans des housses mortuaires, pendues au bout d'une corde... les membres du collectif "Ni bonnes, ni nonnes, ni pigeonnes" ont, une nouvelle fois, voulu frapper les esprits. Mercredi 26 juin, sous le regard interloqué des passants et des touristes, une vingtaine d'infirmières et d'aides-soignantes ont manifesté à Paris, place de la Bourse. En ce lieu symbolique, elles ont dénoncé « le sacrifice humain sur l'autel de la rentabilité ». Le manque de moyens alloués à la santé et la dégradation des conditions de travail entraînent « la mise en danger des patients et des soignants », alertent-elles.
« Un patient qui reste des heures sur un brancard aux urgences en attendant d'être pris en charge est en danger ; un résident en Ehpad qui chute de son lit parce qu'il n'y a qu'une aide-soignante pour 80 personnes est en danger », martèle Sarah Guerlais, infirmière et vice-présidente de l'association.
20 suicides en 2012
En simulant des pendaisons, les "Ni bonnes" ont également voulu attiré l'attention sur ces soignants à bout qui commettent un geste fatal. « En 2012, nous avons recensé 20 suicides dans la presse, développe Alexandra Saulneron, présidente de l'association. Il y en a sans doute davantage. » Pour cette infirmière libérale, qui se dit « épuisée physiquement et moralement », il faut lever l'omerta. « Quand on voit un soignant qui se jette de la fenêtre du bureau de son cadre ou qui se fait une injection létale au bloc opératoire, on ne peut pas dire que ce n'a pas de rapport avec le travail. »
Pour « avoir les moyens de travailler dans le respect des valeurs du soin », les Ni bonnes demandent, notamment, l'instauration d'un ratio soignant/patient en fonction de la charge de travail. Conjointement avec la Coordination nationale infirmière, elles ont demandé à être reçues par la ministre de la Santé.
Texte et photo: Aveline Marques