Un enfant de 3 ans est décédé mercredi 24 décembre dernier, à l’hôpital Saint-Vincent de Paul (AP-HP) à la suite de l’administration de chlorure de magnésium au lieu de sérum glucosé. Dimanche 28, un homme victime d’un malaise cardiaque dans l’Essonne n’a pas pu être sauvé faute de place en service de réanimation malgré les recherches du Samu 91.
Les syndicats de personnels hospitaliers, la Mutualité française ainsi que l’Union des familles laïques (Ufal) ont publié différents communiqués : drame qui s’inscrit dans un contexte de « dégradation des conditions de travail, suppression d’emplois et fermetures de sites » selon la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, FO, SUD-Santé, l’Unsa, l’Usap-CGT de l’AP-HP, « déficit organisé » selon le SNPHAR (Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs). L’Ufal a par ailleurs indiqué qu’elle estimait que ces décès « n’étaient pas dus à des fautes personnelles mais à la désorganisation produite par des coupes que les politiques néolibérales opèrent dans le système de santé ».
En outre, les 7 organisations syndicales de l’AP/HP ont apporté leur soutien à leur collègue infirmière impliquée dans le décès de l’enfant de 3 ans. Elles dénoncent la mise en garde à vue prolongée de l’infirmière qui avait spontanément reconnu son erreur.
Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes (Amuf) a estimé que la ministre de la santé était « responsable » des conditions de travail imposées aux infirmières. Il a demandé sa démission. L’intervention du président de l’Amuf a été jugée démesurée par Philippe Juvin, chef de service des urgences de l’hôpital Beaujon (AP-HP) et par ailleurs secrétaire général de l’UMP.
La Conseil régional de l’ordre des infirmiers d’Ile de France (CROI-IDF) dans un communiqué du 27 décembre « s’associe à la douleur de la famille dans ce drame terrible ». Il apporte son soutien à sa consoeur « aujourd’hui anéantie par les conséquences de son geste et le battage médiatique qui en est fait ».
Suite à ce drame, plusieurs enquêtes ont été ouvertes : administrative par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS), judiciaire par la brigade de répression de la délinquance à la personne et interne par l’AP-HP.
C.H.(avec APM)