Les toilettes, un enjeu de santé publique

Dans le monde, 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des toilettes et 2 millions d’enfants meurent chaque année de maladies dues en grande partie à un problème lié à l’assainissement. Mais, cet enjeu de santé publique ne concerne pas uniquement les pays du Sud. En France, aller aux toilettes 5, 10, voire 15 fois par jour est le quotidien de 200 000 personnes, atteintes de maladies inflammatoires chroniques intestinales (Mici), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hemorragique. « Ces personnes malades manquent cruellement de toilettes à proximité », souligne Nathalie Rutayisire, responsable développement et projets à l’association François-Aupetit (AFA).

Handicap invisible

Parce qu’en France, la mobilisation sur ce sujet n’est pas toujours prise au sérieux, l’AFA profite de cette journée mondiale, soutenue par l’ONU, pour faire reconnaître le handicap invisible que représente la nécessité d’avoir en permanence des toilettes à proximité, et pour dénoncer des inégalités territoriales. Certaines villes, comme Marseille, Lille et Strasbourg, seraient, en effet, sous-dotées en toilettes publiques, au contraire de Paris, Lyon et Toulouse. L’association souhaite offrir, par l’intermédiaire d’une application pour smartphone, la possibilité de participer au grand recensement des toilettes publiques à travers la France, de visualiser et de compléter la  cartographie.

L’AFA désire également interpeller les pouvoirs publics et les élus sur la disponibilité des toilettes dans les villes, les écoles ou encore les hôpitaux. « Nous les démarchons afin qu’ils acceptent de faire partie de notre base de données », rapporte Nathalie Rutayisire. Des conventions ont déjà été signées dans plusieurs villes : les établissements publics et privés (commerces, cafés et restaurants) s’engagent à mettre gratuitement à disposition leurs toilettes sur présentation d’une carte « urgence toilettes » délivrée par l’AFA à ses adhérents. Mais, « ce n’est pas qu’une question de disponibilité, précise Nathalie Rutayisire. Il s’agit aussi d’une question d’hygiène. Les toilettes mises à disposition doivent être propres. Cette action a pour but une amélioration de la qualité de vie des personnes malades. »

Laure Martin
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