Les violences à l’hôpital toujours plus nombreuses

28/03/2012

Les violences à l’hôpital toujours plus nombreuses

Le rapport 2011 de l’Observatoire national des violences en milieu hospitalier pointe une hausse de 13% des actes de violence signalés et réclame « une prise de conscience » des établissements de santé.

Pour la sixième année consécutive, les faits de violence enregistrés en milieu hospitalier sont en augmentation, révèle le rapport 2011 de l’Observatoire national de la violence en milieu hospitalier. Alors qu’en 2010, 5090 actes de violence ont été rapportés, en 2011 ils sont 5760, soit une hausse de 13%. « Il n’est plus possible d’ignorer que la violence existe au sein des établissements », insiste le document, publié ce mois-ci.
Une envolée qui s’explique en partie par une participation accrue des établissements, 337 en 2011 contre 303 en 2010, mais pas seulement. En 2009, année où les établissements déclarants étaient 331, « seuls » 4742 faits de violence avaient été recensés. En Basse-Normandie, 3e région la plus touchée après l’Ile-de-France et la Picardie, 488 faits ont été enregistrés, contre 430 l’année précédente, alors même que le nombre d’établissements déclarants était en baisse (19 contre 27).
Ces violences sont à 87% des atteintes aux personnes et à 13% des atteintes aux biens. Dans la première catégorie, la majorité des faits signalés sont des coups (55%); viennent ensuite les insultes et injures (26%), les menaces (18%) et les actes qualifiés de crimes (1%). Les atteintes aux biens relèvent en majorité de vols ou de dégradations simples.

« Radicalisation » des actes de violence
Les auteurs des violences signalées sont à 76% des patients, dans trois cas sur quatre à l’encontre des personnels de santé. Ces derniers sont auteurs des violences à hauteur de 4%, la plupart du temps envers leurs collègues. Les 20% d’actes restant sont commis par des visiteurs, accompagnants ou autres. Comme les années précédentes, la psychiatrie est le service le plus touché avec 25% des violences recensées, devant les urgences (15%) et la médecine générale (12%).
« La violence survenue au sein des établissements n’est plus une simple question d’incivilité » mais « relève d’une évolution sociétale bien plus préoccupante », souligne le rapport, qui s’alarme d’une « radicalisation de plus en plus marquée des actes de violence ». Le rapport fait ainsi état de plusieurs agressions et homicides à l’arme blanche, comme le meurtre d’un patient par un autre patient dans un établissement spécialisé dans la prise en charge des addictions, fin novembre dernier, dans l’Allier.
L’Observatoire réclame « une prise de conscience » des établissements de santé, qui ne sont que 11% à déclarer les faits de violence, et les incite à mettre en place des actions et des formations pour y faire face.

Aveline Marques


(Pour plus d'informations, lire l’enquête à paraître le 15 avril dans L’Infirmière magazine)

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