12/12/2008

Maisons de retraites médicalisées : le groupe Les jardins de Cybèle a élaboré, à partir du terrain, son propre référentiel-qualité

Faire en sorte que son référentiel qualité ne soit pas « un beau texte sorti du chapeau d’universitaires » mais un recueil d’exigences issu des pratiques de terrain… Tel est le défi que s’est lancé le groupe national de maisons de retraite médicalisées Les jardins de Cybèle, qui gère aujourd’hui 26 établissements dans l’hexagone. Pour cela, sous l’impulsion de son président Patrick Teycheney, et du directeur général des exploitations Pascal Brunelet, le groupe a pris le temps, durant 18 mois, de construire son projet.

« Lisible, compréhensible - un point essentiel pour que les équipes puissent se l’approprier - peu de référentiels qualité dans les EHPAD sont établis en partant de la base, des réflexions de chacun. Bravo pour votre démarche », a salué Michelle Bressand, conseillère générale des établissements de santé. Elle s’exprimait le 1er décembre, au nom de l’ensemble des experts rassemblés à Bordeaux,  au siège de la direction générale du groupe, pour examiner le projet.
Accueil, soins, accompagnement, bien-traitance, vie du groupe…afin de donner corps à son référentiel-qualité - impératif contenu dans la loi du 2 janvier 2002, qui impose une évaluation interne et externe des pratiques professionnelles des établissements médico-sociaux - le groupe Les jardins de Cybèle s’est mis au travail il y a plus de 2 ans.


Durant un an, les directeurs des 26 établissements du groupe se sont réunis tous les mois, répartis en cinq groupes chargés de travailler sur les cinq grandes thématiques du référentiel : accueil (entrée, droits et libertés et vie des personnes âgées dans les établissements), bien-être (maintien et développement de l’autonomie, organisation des soins, projets d’accompagnement personnalisés, prévention, repérage et réponse aux violences et maltraitances…), bien-vivre (hôtellerie, restauration, sécurité, gestion des risques), communication, gestion visant à « promouvoir les compétences des hommes et à pérenniser l’entreprise »… Ont suivi six mois de relectures croisées, chaque groupe validant le travail des autres.


« Aspect essentiel de la démarche, souligne Corinne Pouthier, ingénieur-qualité du groupe, le fait que certains directeurs de nos structures ont un passé de soignant - notamment infirmier - gage de pertinence des regards notamment en matière d’accompagnement, d’organisation des soins… » Au terme de ces 18 mois, le groupe s’est doté d’un comité d’éthique, réunissant médecins, infirmiers, directeurs, mais aussi personnalités extérieures, qui a lui aussi relu et donné son avis sur le texte. Avant que ce dernier ne soit validé par la direction générale bordelaise. Le 1er décembre enfin, ce sont des experts indépendants qui ont été invités à critiquer le texte. Et à l’instar de Michelle Bressand, tous ont insisté sur un point-phare : la validité d’une démarche partant du terrain, du vécu concret des équipes, soignantes et autres, avec, en arrière-plan, « la volonté de répondre au plus près aux besoins mais aussi aux désirs des patients-résidents des établissements », comme l’a souligné Marie-Magdeleine Farjat, responsable d’IGM Centre Ouest et représentante d’Yves Ginest, directeur du Centre de Communication et d’Etudes corporelles, qui enseigne notamment la « philosophie de l’humanitude ».


« Il ne s’agissait pas, comme pour une certification, de simplement valider des points clés, d’être conforme… mais bien de s’auto-évaluer, c’est-à-dire de s’interroger :que faisons-nous ? Comment le faisons-nous ? Et surtout, souvent, pourquoi le faisons-nous ? Par habitude ? Ou en partant des besoins, des désirs des résidents ? », souligne Corinne Pouthier. En intégrant ses équipes à cette démarche, le groupe a voulu faire en sorte que son référentiel ait une vie. « Aujourd’hui, il existe -ce qui n’est pas encore le cas partout-, il touche à tous les domaines, et il part du terrain, des pratique, avec un  vrai souci de mise en avant de la qualité de vie des personnes âgées», se félicite Philippe Ducalet, directeur d’établissements et services dans le champ de la protection de l’enfance et enseignant dans le domaine de l’évaluation et du management de la démarche qualité.


Prochaine étape : une réécriture de la charte du groupe, car, comme le dit Corinne Pouthier, « une charte, si elle est affichée, distribuée, n’est que trop rarement questionnée. Or tout son intérêt est justement d’être interrogée, pour que chacun, membre de l’équipe, puisse se l’approprier. » Une version définitive du référentiel-qualité est prévue pour le mois de janvier prochain.


    Emmanuelle Debelleix

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