08/01/2009

Maladie d’Alzheimer : +13% de places d’hébergement spécifique depuis 2006

Fin 2008, le nombre de places d’hébergement pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer dans des unités spécifiques ou des établissements entièrement dédiés à l’hébergement de ces patients est supérieur de 13% à ce qu’il était en 2006, selon une étude que la fondation Médéric Alzheimer a publiée dans la lettre de son observatoire. On est en effet passé en deux ans de 30.330 à 34.260 places spécifiques.
Sur les 6.827 établissements déclarant accueillir des malades d’Alzheimer ou de pathologies apparentées, 1.533 disposent d’au moins une unité spécifique totalisant 28.024 places et 145 se déclarent entièrement consacrés à l’hébergement de ces personnes pour une capacité d’accueil de 6.236 places.
Si l’offre de places spécifiques s’est accrue depuis 2006, elle continue de ne représenter « qu’une faible part des 682.000 places d’hébergement pour personnes âgées en France », regrette la fondation Médéric Alzheimer.
Rappelons que le plan Alzheimer 2008-2012 prévoit de « généraliser la création d’unités spécifiques, en distinguant deux types d’unités selon le niveau de troubles du comportement des personnes concernées ».
L’objectif affiché est de disposer, à échéance du plan, de « 30 000 places en EHPAD dotées d’un projet spécifique, adapté à la gravité des troubles du comportement », soit « 12 000 places à créer » et « 18 000 places à renforcer ».

Le secteur public recule au profit dusecteur privé commercial
En ce qui concerne les places spécifiques déjà existantes, « le poids du secteur public a eu tendance à baisser légèrement » depuis 2006 « au profit du secteur privé commercial », note la fondation Médéric Alzheimer. La part des établissements avec unités spécifiques relevant du secteur public est passée de 45 à 43% entre 2006 et 2008, tandis que celle des établissements relevant du secteur privé à but lucratif est passée dans le même temps de 26 à 28%. Le privé non lucratif reste stable à 29%.
Parmi les 145 établissements entièrement dédiés à l’accueil de malades Alzheimer, seuls 14% dépendent du secteur public contre 42% pour le privé commercial et 44% pour le privé non lucratif.

Formation spécifique
Les établissements avec unité dédiée offrent davantage que les autres des personnels spécialement formés à la prise en charge de patients atteintes d’Alzheimer. Ainsi, près d’un quart d’entre eux (24%) ont fait suivre cette formation à tout leur personnel contre 16% des autres établissements.
Quant aux 145 établissements totalement consacrés à l’hébergement de malades Alzheimer, 63% d’entre eux ont choisi de faire suivre une formation spécifique à tout leur personnel et 19% n’en ont formé qu’une partie.
Parallèlement à la création de nouvelles unités spécifiques, le plan Alzheimer 2008-2012 prévoit la mise en place de 1.000 coordonnateurs de soins et de 500 assistants de gérontologie d’ici quatre ans. Selon Jean-Philippe Flouzat, conseiller technique à la direction générale de l’action sociale, le référentiel d’activités et de compétences de ces assistants de soins en gérontologie a été élaboré et leur référentiel de formation est « en cours de réalisation ». Cette formation, « qui s’adressera aux aides-soignants et aux aides médico-psychologiques travaillant dans les Ehpad, pourra être proposée dès la rentrée 2009 », ajoute-t-il.
Selon Bruno Lavallart, membre de la commission chargée de piloter le plan Alzheimer 2008-2012, le métier de coordonnateur de soins sera quant à lui accessible en priorité aux infirmières et aux assistantes sociales. Les coordonnateurs devraient être spécialisés dans la prise en charge des cas complexes. « A la fois chefs d’orchestre et porte-parole », ils interviendront dans les champs du sanitaire et du social, en ville et à l’hôpital, selon Benoît Lavallart.

"Rendre attractifs les métiers liés au vieillissement"
Le président de la République a souhaité faire de la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées l’une des priorités de son mandat. Pour Nicolas Sarkozy, ce combat nécessite de « rendre attractifs les métiers liés au vieillissement de la population », comme il l’a déclaré début novembre lors d’une conférence européenne sur la maladie d’Alzheimer.
« La prise en charge des malades exige des compétences particulières. Il faut valoriser le rôle social de ces métiers, leurs carrières, leur rémunération », avait-t-il alors insisté.
Lors de l’entretien que la ministre de la Santé a accordé à www.espaceinfirmier.com le 23 octobre dernier, Roselyne Bachelot avait indiqué que sa collègue Valérie Létard, secrétaire d’Etat à la Solidarité préparait « un plan d’attractivité des professions en gériatrie et gérontologie pour les jeunes scolarisés au lycée et au collège ».
« Pour moi, la formation qualifiante de coordonnateur est une opportunité tout à fait remarquable pour une infirmière, une opportunité de carrière. (…) Certaines infirmières qui exercent dans des conditions difficiles à l’hôpital pourraient ainsi trouver un autre mode d’exercice », avait-elle jugé.


C. A. (avec APM)

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