Maladies chroniques : des infirmières à l'écoute

Dans les prochaines semaines, « Sophia », le service d'accompagnement téléphonique des diabétiques mis en place par la caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), va s'étendre, passant de 19 à 59 départements couverts depuis les plateformes de Nice et d'Albi, puis de Lille en septembre. Ce dispositif bénéficie actuellement à 138 000 adhérents volontaires, soit 32 % des usagers éligibles, et implique près de 15 000 généralistes. D'ici 2013, il couvrira l'ensemble du territoire : 1,8 million de malades seront éligibles et l'effectif actuel de 82 infirmiers sera triplé.
Lancé en mars 2008, Sophia a pour but d'aider les patients en affection de longue duée atteints du diabète de type I et II à mieux vivre au quotidien leur maladie chronique. L'évaluation médico-économique de Sophia à un an* est encourageante et le dispositif est plébiscité par les malades. Sophia affiche un coût mensuel moyen de 11 euros par adhérent, selon le bilan de fin d'année 2011.

« Une autre façon d’exercer »
L'offre de Sophia se veut complémentaire des programmes d'éducation thérapeutique et du suivi du généraliste. Envoi de livrets repère, site internet dédié (www.sophia-infoservice.fr), les outils s'articulent autour du suivi téléphonique régulier mené par les infirmières conseillères en santé.
Catherine Jonghmans est l'une d'entre elles : « Notre rôle est de l'ordre de la prévention, de la santé publique. C'est une autre façon d'exercer, car nous sommes sédentaires et n'avons pas de contact direct avec le patient. En revanche, nous exploitons notre capacité d'écoute sans être pris par le temps. » Comme ses collègues, elle a suivi une formation spécifique au logiciel informatique utilisé, mais surtout en diabétologie et en communication. « L'entretien motivationnel amène le patient à trouver ses propres leviers pour modifier son hygiène de vie et son alimentation. »
Dorénavant, chaque adhérent sera suivi par une équipe de professionnels, et non plus par un IDE référent. « Cela permettra de croiser les regards et aussi d'alléger la charge émotionnelle », affirme le Dr Alain Kostine, médecin-conseil à Albi. Dès 2013, le programme Sophia testera l'inclusion des asthmatiques et, dans un deuxième temps, des personnes souffrant de comorbidités du diabète.

Texte et photo: Sophie Magadoux

* Evaluation confiée à un prestataire externe, la société CEMKA-EVAL, en 2010.