Présentée comme l’enquête épidémiologique la plus vaste au monde, l’étude Nutrinet-Santé vise à établir les liens existant entre santé et nutrition. Aperçu à mi-parcours.
Comment mieux prévenir des pathologies comme les maladies cardiovasculaires, les cancers, l’obésité, le diabète ou l’hypertension, par le comportement alimentaire ? C’est ce que cherche à déterminer l’étude Nutrinet-Santé, menée en France par le Pr Serge Hercberg, PU-PH à l’université Paris 13 et à l’hôpital Avicenne, et son équipe, en s’appuyant sur une cohorte de 500 000 volontaires durant cinq ans.
Lancée en 2009 via le site internet www.etude-nutrinet-sante.fr , et relayée par de nombreux médecins traitants, l’étude Nutrinet-Santé compte pour l’heure près de 206 000 participants âgés de 18 ans et plus. Chaque sondé s’engage à répondre (de façon anonyme) à un questionnaire détaillé sur sa nutrition et son état de santé une fois par an. Des tests cliniques complètent ces relevés déclaratifs. Ils sont effectués sur un plus petit échantillon du panel dans quatorze centres (plus huit autres à venir courant 2012).
Habitudes alimentaires disparates
Financés exclusivement par neuf partenaires publics (dont l’Inserm, l’Inra, le Cnam et l’université Paris 13), ces travaux ont déjà permis de mieux cerner le niveau d’adéquation entre les habitudes alimentaires des Français et les grandes orientations fixées par le Programme national nutrition santé (PNNS). Les premiers résultats indiquent ainsi que « les femmes, les cadres supérieurs, les personnes disposant de hauts revenus et les sujets vivant dans les régions Méditerranée, Sud-Ouest, Centre Est et Région Parisienne » suivent au mieux le PNNS. A contrario, « les hommes, les jeunes, les ouvriers, les populations à bas revenus, les fumeurs et les sujets vivant dans les régions du Nord et de l’Est de la France » présentent un retard en la matière.
Marjolaine Dihl
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