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L’Agence de sécurité sanitaire a rendu deux avis sur les risques liés à l’utilisation des masques. Les résultats sont rassurants concernant les masques chirurgicaux dans les conditions d’utilisation conformes aux instructions. En revanche, elle conclut que les masques FFP2 contenant du graphène ne doivent pas être mis sur le marché.
Les masques chirurgicaux étant massivement utilisés et de manière prolongée depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été saisie afin d’évaluer les éventuels risques sanitaires liés à l’inhalation de substances chimiques présentes dans ces produits ou à leur contact avec la peau(1). La saisine émane de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la base d’enquêtes qu’elle a menées en 2020 sur 17 références, puis en 2021 sur 23 références.
Seuils d’exposition dans les normesDans un contexte d’urgence, seuls les masques chirurgicaux de type I, II et IIR ont été évalués. Et les résultats se montrent rassurants. Si la présence de dioxines, de furanes, de PCB (polychlorobiphényles), d’hydrocarbures aromatiques polycycliques ou de composés organiques volatils a été détectée, « les expositions aux substances chimiques retrouvées dans les masques ne dépassent pas les seuils sanitaires », indique l’Anses. Et ce, tant pour les adultes que pour les enfants. À condition toutefois que soient respectées les recommandations d’utilisation préconisées par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) : masque porté dans le bon sens, changement toutes les 4 heures ou en cas de souillure, etc.
Les experts rappellent que les boîtes de masques doivent être stockées « dans des endroits exempts de toutes sources de contamination (poussières, vapeurs, fumées) » et conseillent, pour favoriser l’élimination des éventuelles substances volatiles, d’aérer les masques en ouvrant leur emballage avant utilisation.
Recommandations aux industrielsL’origine des substances chimiques est inconnue mais ne serait pas intentionnelle. Pour la coordinatrice de l’expertise à l’Anses Céline Dubois, « une hypothèse pourrait être l’utilisation de matières premières contaminées pour fabriquer les masques ». Elle précise en outre que, compte tenu des délais, « le relargage des substances émises par les masques n’a pas été étudié ». L’Anses recommande aux industriels de faire cette évaluation, ainsi que celle de la composition des barrettes nasales, des élastiques et des édulcorants utilisés.
Gare au graphèneDans un second avis(2), l’Anses appelle à éviter la mise sur le marché de masques comportant du graphène en raison du manque de données sur la toxicité de ce matériau de synthèse mettant en évidence des « situations d’exposition préoccupantes ». L’Anses explique qu’« en avril 2021, les autorités canadiennes avaient retiré du marché plusieurs références de masques de protection FFP2 contenant du graphène sur la base d’un potentiel risque pulmonaire lié à l’inhalation de particules de graphène ». La suspension a depuis été levée. En France, ces mêmes masques distribués, notamment aux professionnels de santé, avaient également été suspendus.
La rédaction d’espaceinfirmier.fr avec www.lemoniteurdespharmacies.fr
2. Avis relatif à l’évaluation des risques sanitaires liés à l’usage de masques contenant du graphène