Menace sur le Planning familial | Espace Infirmier
 
30/01/2009

Menace sur le Planning familial

Le Mouvement français pour le Planning familial (MFPF) est inquiet. En ce début d’année, ses associations départementales ont en effet été informées par les Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass) que les financements d’Etat qu’elles reçoivent pourraient être réduits de 42 % en 2009, voire disparaître en 2010. « C’est particulièrement inquiétant, car un tiers de nos associations vivent essentiellement de ces crédits », s’indigne Françoise Laurant, présidente du MFPF.
Alors que certaines des 67 associations départementales obtiennent aussi des subventions de la part d’autres collectivités comme les municipalités ou les conseils généraux, d’autres doivent en revanche se contenter de la subvention d’Etat et de quelques cotisations. « Peu de communes ont “envie” de financer ces associations qui fonctionnent donc surtout avec des bénévoles, résume Françoise Laurant. Mais notre réseau sera sinistré si cette ligne de financement disparaît. »


A Marseille, Planning fermé
Un rapport parlementaire préliminaire à la loi de finances 2009 mentionne en effet clairement l’hypothèse de la disparition du « programme 106 » consacré aux actions en faveur des familles vulnérables et qui finance également les consultations associatives de conseil conjugal et familial.
Déjà des difficultés sont apparues : à Marseille, le Planning familial installé dans des locaux vétustes ne peut plus recevoir de public depuis le 7 janvier 2008. « La municipalité nous avait pourtant fait visiter des locaux et nous étions prêts à déménager, explique Geneviève Couraud, administratrice du Planning de Marseille. Mais au lendemain des élections municipales, Jean-Claude Gaudin (le maire, ndlr) est revenu sur son engagement. »


Droits des femmes
Lors d’une conférence de presse le 27 janvier, plusieurs intervenants ont souligné le manque de mobilisation actuel en faveur des droits des femmes. « Tout le monde pense qu’il n’est plus nécessaire de se battre pour ce qui a été acquis, a regretté Françoise Laurant. Alors nous devenons invisibles. » 
« Le droit des femmes à disposer de leur corps est récent et donc fragile, a ajouté Yvette Roudy, ancienne ministre des Droits de la femme sous Mitterrand. Or les forces conservatrices, elles, n’ont jamais désarmé, elles restent puissantes bien que discrètes. » Michèle Loup, élue Verte du Val d’Oise au conseil régional d’Île-de-France, a ainsi souligné combien il avait été difficile pour cette institution de lancer en 2008 une campagne en faveur de la contraception : « Les associations anti-IVG se sont mobilisées au travers de courriers et elles ont même contacté l’ensemble des conseils régionaux pour leur demander de ne pas suivre l’exemple de l’Île-de-France. » Encore plus récemment, le week-end dernier, entre 2.800 personnes selon la police et 15.000 selon les organisateurs ont manifesté à Paris à l’appel du collectif anti-avortement En marche pour la vie.


Pétition
Une pétition est annoncée pour le 29 janvier sur le site du MFPF*. « L’objectif est d’obtenir l’ouverture d’une discussion avec le gouvernement, le maintien d’une ligne de financement pour le conseil conjugal et familial et l’augmentation de son montant », résume Françoise Laurant. En effet, l’aide perçue pour les consultations de conseil est actuellement de 8 € par heure, alors que le salaire horaire d’une conseillère est évalué à environ 23 €. « Il est de la responsabilité de l’Etat d’assurer l’information sur la sexualité, insiste Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du MFPF. S’il abandonne ce qu’il nous a délégué, à qui cette mission sera-t-elle confiée ? »


Sandra Mignot


*Pétition en ligne : http://www.planning-familial.org/

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