Alexandra Lebon - Matignon
Après presque deux mois de suspense, le nouveau Premier ministre a finalement été nommé le 5 septembre par Emmanuel Macron. Michel Barnier est désormais attendu au tournant par les infirmières, les dossiers à l’arrêt concernant le système de santé en général et la profession en particulier étant nombreux.
Alors que pendant de longues semaines, les représentants de la profession ont dénoncé faire les frais de l’instabilité politique ambiante, la nomination de Michel Barnier redonne « espoir » sur la reprise des travaux concernant les infirmières. Le nouveau Premier ministre a d’ailleurs effectué sa première sortie officielle le 7 septembre, à l’hôpital Necker, où il a participé à une table ronde avec le personnel de santé. Sans promettre de miracle, il a annoncé, lors de ce déplacement, sa volonté de porter « une attention personnelle pour la santé publique et ceux qui en sont les acteurs », tout en évoquant la nécessité de faire des économies et des progrès dans l’organisation.
RECRUTEMENT ET AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
Des annonces dénoncées par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) : « Là où les soignants attendent des renforts, on leur parle de rationalisation. Le constat est pourtant clair : l’hôpital manque cruellement de bras, et chaque jour, des patients pâtissent de cette pénurie. Pour les infirmiers, la solution est simple, voire évidente : améliorer les conditions de travail et revaloriser les salaires pour redonner du sens et recruter. Des piliers indispensables pour redonner à l’hôpital l’oxygène dont il a désespérément besoin. » Le SNPI plaide pour une réduction de la surcharge de travail afin de « garantir une prise en charge digne et sécurisée » ; une revalorisation salariale des infirmiers français qui sont parmi les moins bien payés d’Europe, impactant l’attractivité du métier ; des conditions de travail humaines avec une refonte totale de l’organisation du travail à l’hôpital ; et un recrutement massif face aux « 60 000 postes infirmiers vacants dans les hôpitaux ».
REPRISE DES TRAVAUX PARLEMENTAIRES
Côté libéral, les représentants de la profession espèrent, avec cette nomination, une reprise rapide des travaux parlementaires, « arrêtés précipitamment lors de la dissolution de l’Assemblée nationale », rappelle le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Parmi les textes en attente de discussion : celui sur la refonte du métier d’infirmier, qui devrait conduire à l’ouverture de négociations conventionnelles entre les syndicats représentatifs des infirmières libérales et l’Assurance maladie. « Il est impératif pour la profession que ces négociations puissent se tenir avant la fin de l’année. Elles devraient enfin permettre une valorisation des actes infirmiers ainsi qu’une reconnaissance des nouvelles compétences », ajoute le Sniil.
D’ici là, c’est la composition du gouvernement qui est attendue, et plus précisément le nom du 8e ministre de la Santé, en 7 ans.
Laure Martin