Mineurs incarcérés, mineurs en danger

08/09/2011

Mineurs incarcérés, mineurs en danger

Au festival international de photojournalisme Visa pour l’Image,  Fernando Moleres, ex-infirmier reconverti dans la photo, expose un travail sur les mineurs incarcérés en Afrique, couronné par le World Press Photo.

Surpopulation des prisons, carences sanitaires, malnutrition, absence de soins, violence des aînés, détention provisoire qui s’éternise… : pour les adolescents aussi les conditions d’incarcération en Afrique sont dramatiques. C’est ce dont témoignent les photos de Fernando Moleres, présentées dans le cadre du festival Visa pour l’Image, à Perpignan jusqu’au 11 septembre. Infirmier de formation, cet Espagnol de 48 ans s’est pris de passion pour la photographie à la fin des années 1980, lors d’une mission humanitaire au Nicaragua. Pendant quelques années, il a combiné les deux activités professionnelles avant de se consacrer exclusivement à l’image. Il a ensuite longuement documenté le travail des enfants dans le monde, avant de s’intéresser aux mineurs incarcérés en Sierra Leone et au Soudan, depuis 2009.

Libération sous caution
Face au sort réservé à des adolescents, enfants des rues le plus souvent, qui ne payent parfois si chèrement que le vol d’un sac à main ou d’une radio, le photographe a ressenti le besoin d’aider, et puisé dans ses réflexes de soignant. « Ils m’expliquaient de quoi ils souffraient. J’ai commencé à faire des photos de leurs symptômes, que je présentais à des pharmaciens ou des médecins qui proposaient un diagnostic et je faisais rentrer les médicaments dans la prison », explique Fernando Moleres dans la présentation de son exposition. Il a ensuite cherché à recréer un lien avec les familles, dont beaucoup ignorent jusqu’à l’incarcération de leur adolescent. Et a même financé un intervenant en justice pour organiser la libération sous caution de ces jeunes. Aujourd’hui, Fernando Moleres s’investit auprès de l’ONG Free Minor Africa, dont l’objectif est de soutenir les jeunes lors de la première audience au tribunal et de payer une caution (quelques dizaines d’euros) qui leur évitera la prison. A terme, Free Minor Africa ambitionne aussi de construire un foyer d’insertion pour ceux des jeunes qui sont orphelins.

Sandra Mignot
Photo : Fernando Moleres

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