Après deux semaines de polémiques sur l’hôpital, nourries par plusieurs accidents tragiques qui ont traumatisé la communauté hospitalière, le président de la République a tenu vendredi, à l’occasion de ses vœux au personnels de santé, à exprimer sa confiance et son admiration pour les professionnels de l’hôpital, et notamment pour les infirmières.
A Strasbourg, où il inaugurait par la même occasion le Nouvel hôpital civil, Nicolas Sarkozy a salué « l’engagement exemplaire » des personnels de santé « auprès des malades », souhaitant qu’ils puissent éprouver « la satisfaction de la reconnaissance » méritée. « Vous êtes quotidiennement au côté de la douleur des autres », a-t-il ajouté à l’adresse des soignants présents.
Avant de revenir sur « les événements graves qui se sont produits ces dernières semaines dans des établissements de santé », coûtant la vie à un nourrisson, un enfant et un quinquagénaire, le chef de l’Etat a rappelé que « beaucoup de vies sont sauvées à l’hôpital ».
« Je sais que ces drames ont durement éprouvé les médecins, les soignants », a déclaré Nicolas Sarkozy qui a souhaité apporter aux professionnels fragilisés le témoignage de la solidarité de la Nation, mais aussi sa personnelle « sympathie » et son « soutien dans l’épreuve » traversée.
"Tirer les leçons" de "drames exceptionnels"
« Nous allons tirer toutes les leçons de ce qui s’est passé », a-t-il assuré, réaffirmant pour cela toute sa confiance à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.
Le président a épinglé ceux qui ont participé ces derniers jours à la polémique sur la qualité des soins et le fonctionnement de l’institution hospitalière. « L’hôpital, je veux le dire avec force, est une institution trop importante pour la France pour qu’elle soit le lieu de polémiques déplacées. Les drames récents sont exceptionnels », a-t-il souligné, avant de « rendre hommage aux personnels soignants en particulier, aux infirmières ».
"Je vous soutiendrai en toute circonstance"
« Le don de soi qui vous anime », a-t-il dit à l’intention des infirmières, « force le respect et je vous soutiendrai en toute circonstance ». Un peu plus tard dans son discours, Nicolas Sarkozy s’est fendu d’un lyrique « vous les infirmières, les héroïnes du quotidien »…
Il a affirmé que l’année 2009 ne serait plus l’année des annonces, mais bien celle des résultats, évoquant plusieurs grands chantiers dans le domaine de la santé, et notamment celui de la formation des infirmières « dans le cadre du LMD ». « Roselyne (Bachelot, ndlr) y travaille, on n’est pas loin d’avoir un accord », a-t-il laissé entendre, alors qu’on attend toujours l’arbitrage du gouvernement entre licence professionnelle et licence générale pour une entrée en vigueur de la première année de licence dès la rentrée universitaire de l’automne 2009.
"Je suis parfaitement conscient de vos difficultés"...
Le président a achevé son discours sur un ton résolument sentimental et de proximité. « La France vous aime », a-t-il dit à son auditoire. « Je connais vos frustrations », « je comprends vos difficultés », « je suis parfaitement conscient de vos difficultés », a-t-il martelé. Il est cependant permis d’en douter comme semble le penser cette infirmière qui a suggéré à Mme Bachelot, via la chaîne de télévion i>Télé, de se faire hospitaliser en tant qu’« une madame X, une madame lambda, une madame Tout-le-monde » pour constater par elle-même la réalité des problèmes auxquels sont confrontés les soignants à l’hôpital.
C. A.