« Nous n'avons aucune reconnaissance »

Mardi 18 décembre, une petite centaine de cadres de santé de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont rassemblés, malgré la pluie, devant le ministère de la Santé pour demander la publication de leur décret statutaire. « Le reclassement prévu par le protocole d’accord du 2 février 2010 devait entrer en vigueur le 1er juillet 2012, explique Graziella Razo, représentante de la CGT. Mais, le décret d’application portant statut du corps de cadres de santé de la Fonction publique hospitalière et instituant une nouvelle grille indiciaire n’est toujours pas paru. » Les manifestants réclament également la rétroactivité du décret au 1er juillet 2012.

Moyens insuffisants

Reçue par le ministère, la délégation intersyndicale (1) a obtenu l'assurance que le décret serait publié dans la semaine. Comme pour les infirmières, le nouveau corps institué par ce texte s'accompagnera de la perte de la reconnaissance de la pénibilité du travail des cadres, repoussant à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite. Les cadres auront six mois pour exercer leur droit d'option et choisir entre intégrer la catégorie sédentaire et rester en catégorie active, avec un départ à la retraite à 57 ans.

Mais, les revendications des cadres de l'AP-HP ne se limitent pas au décret. Ces dernières semaines, ils ont manifesté leur ras-le-bol par l’occupation des locaux de la direction de l'hôpital Saint-Antoine et par une journée « Hôpital sans cadres ». Affirmant être dans l'impossibilité de garantir la sécurité et la continuité des soins faute de moyens humains et matériels suffisants, ils demandent une amélioration de leurs conditions de travail. « Tout le monde dit que nous sommes indispensables, mais nous n’avons aucune reconnaissance. On n'en peut plus ! », lance Catherine, cadre de santé présente à la manifestation.

Négociations

Mi-décembre, à la suite d'une assemblée générale ayant réuni plus de 300 cadres à l'hôpital Saint-Antoine, un calendrier de négociations a été établi avec la direction de l'AP-HP. Des réunions sont programmées tous les mardis de janvier. La première sera consacrée au décompte horaire, au forfait, à la restitution des heures supplémentaires et aux jours dûs. La deuxième abordera la définition réglementaire et statutaire des gardes et astreintes. La troisième journée de négociation portera sur la politique de formation, et plus particulièrement sur la reconnaissance des faisant fonction et des cadres supérieurs de pôle. Enfin, le positionnement des cadres dans l’institution, leur autonomie et leur participation dans la conception des projets et avis seront abordés le quatrième mardi de janvier. Un nouveau rassemblement aura lieu le mardi 8 janvier, devant le siège de l’AP-HP.

Texte et photo : Laure Martin

1-  FO, Usap-CGT, CFDT, CFTC et SUD Santé.