Ces vendredi 8 et samedi 9 juin, de nombreuses activités et ateliers sont proposés partout en France par les associations et les professionnels de santé engagés dans la lutte contre cette maladie, qui touche 14,5 % de la population adulte en France.
Dépistages gratuits, activités physiques, ateliers culinaires, rencontres avec les professionnels de santé… Un peu partout en France, des établissements de santé et des associations proposeront des animations dans le cadre des Journées européennes de l’obésité (le programme complet ici), qui se déroulent ces vendredi 8 et samedi 9 juin. Samedi, les Franciliens pourront notamment se rendre dans le parc de la Légion d'honneur, à Saint-Denis (93), où des stands d'informations et des activités ludiques et sportives seront proposés toute la journée.
Ces deux jours sont l’occasion, pour le Collectif national des associations d’obèses (CNAO), organisateur, et les professionnels de santé, de tenter de balayer les préjugés sur l’obésité, une maladie qui touche environ 14,5 % des adultes en France*, 15,5 % en moyenne de la population adulte européenne (plus de 20 % au Royaume-Uni) et 300 millions de personnes dans le monde.
Ennemi n°1 : les régimes amincissants, « inutiles, inefficaces à long terme voire dangereux » car entraînant « un yoyo pondéral ascendant », selon la psychologue Catherine Dijuste et la nutritionniste Anne-Claire O Sidl. Pour ces dernières, c’est le rapport à la nourriture qu’il faut changer. « Il faut réhabiliter l’éducation alimentaire plutôt que promouvoir systématiquement l’éducation nutritionnelle. » Quant la première met en avant les notions de plaisir gustatif, de convivialité et permet de mieux appréhender les sensations de faim et de satiété, la seconde ne parle que de protéines et de nutriments, entraînant normes, interdits et frustration.
Première cause de discrimination à l’école
L’indice de masse corporelle (IMC) est aussi dans le collimateur. Selon le Pr Arnaud Basdevant, chef du service de nutrition de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière (Paris) et chargé de la mise en œuvre du plan obésité, il « ne veut rien dire individuellement ». « Un rugbyman a un IMC qui dépasse les 30, il devrait être obèse, alors que ce n’est pas le cas. Il faudrait calculer la masse grasse et maigre, ce qui serait plus judicieux et surtout mieux adapté au suivi du patient », insiste-t-il. Pour le spécialiste, « l’alternative aux régimes est simple : c’est trouver un équilibre alimentaire sans bannir tous les aliments qui pourraient faire grossir et surtout de bouger au quotidien dans les gestes les plus simples ».
Ces journées permettent également d’évoquer le mal-être des personnes obèses, victimes de « stigmatisation, de discrimination, et de harcelèment », relève Arnaud Basdevant. « La corpulence apparaît comme la première cause de discrimination à l’école, devant les discriminations raciales », expose-t-il. Une campagne de communication sur cette problématique pourrait d’ailleurs être prochaînement mise en place.
Aveline Marques
*D'après l'étude Obépi-Roche, menée en 2009. Sont considérées comme obèses les personnes sont l'IMC est supérieur à 30kg/m2.