Octobre rose invite les femmes à se faire dépister contre le cancer du sein

« Cancer du sein, faites-vous dépister ! » Tel est le mot d’ordre d’Octobre rose cette année, la manifestation de sensibilisation au cancer du sein lancée officiellement par Roselyne Bachelot le 1er octobre.

Ce jour-là, la ministre de la Santé a organisé une réception avec les femmes ministres du gouvernement, mis aussi des médecins engagées dans la lutte contre le cancer tandis que le ministère, lui, s’illuminait de rose.

Le cancer du sein dont le nombre de cas est en augmentation constante est la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes. En France, il représente 36,7% de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme. On estime qu'en 2005, 49.814 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 11.637 décès ont été liés à ce cancer. Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas a presque doublé.

Le plan cancer prévoit un programme de dépistage organisé du cancer du sein, qui permet à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans de bénéficier, tous les deux ans, d'une mammographie prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie sans avance de frais. Selon l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (Anaes), la mammographie pratiquée tous les 2 ans permettrait de réduire de l'ordre de 30 % la mortalité spécifique des femmes de 50 à 69 ans, après 7 à 13 ans de suivi.

Mais pour être efficace, le programme de dépistage organisé devrait avoir un taux de participation d’au moins 70%. Or, en 2005-2006, ce taux n’était que de 47% en France et encore plus faible à Paris : 26,8%. Les Parisiennes recourent en revanche plus volontiers au dépistage individuel, mais cette forme de dépistage n’est pas accessible à la grande majorité des femmes.

Une exposition sur le cancer du sein et l’intérêt de son dépistage précoce est visible jusqu’au 17 octobre au Parlement européen de Bruxelles.

Le 2 octobre, trois lauréats se sont vu remettre les « Prix Ruban rose » 2008 de l’association « Le cancer du sein, parlons-en ». Ces prix, attribués par un jury scientifique, récompensent les efforts de la recherche, clinique ou biologique, mais aussi les innovations et les progrès remarquables en matière de techniques de dépistage, de chirurgie réparatrice, de psychologie ou encore d'amélioration de qualité de vie pour les femmes atteintes par la maladie.

Ils ont été décernés cette année au Dr. Yvan de Launoit de l’Institut de biologie de Lille, à Dominique Christ, cadre de santé de bloc opératoire à Strasbourg et à Claire Francastel, chercheuse à l’Inserm et responsable d’équipe à l’Institut Cochin.

C. A.