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04/10/2023

Octobre Rose : l’Institut Curie communique sur les origines du cancer du sein 

Tous les ans, 60 000 nouveaux cas de cancers du sein sont diagnostiqués en France. Premier cancer féminin et première cause décès par cancer, il soulève nombre de questions. Cette année, l’Institut Curie consacre Octobre Rose à éclairer sur ses origines.

L’Institut Curie est le premier centre de prise en charge du cancer du sein en Europe. Tous les ans, 7000 patientes y sont soignées, dont 3000 nouvelles. Les recherches y sont nombreuses pour découvrir les origines biologiques et génétiques des cancers du sein et de la tumorigénèse ; un enjeu scientifique et médical pour innover et améliorer la prise en charge des patientes. « Le taux de mortalité diminue mais encore 15 à 20 % des femmes concernées sont en attente de solutions thérapeutiques », a fait savoir le Pr Thierry Philip, président du Directoire de l’Institut Curie, lors d’une conférence le 19 septembre.

Des causes multiples

Les cancers du sein présentent des origines multiples en lien avec la cellule d’origine de la maladie et le processus de cancérogénèse. « Cette variété des cancers est liée au fait que leur développement est un processus dynamique à l’origine d’une grande complexité architecturale, a expliqué le Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l’Institut Curie. Les cellules cancéreuses évoluent progressivement du fait de la survenue de nouvelles mutations et de l’acquisition d’une plasticité cellulaire exacerbée leur permettant de changer d’identité en réponse aux stress qu’elles subissent. » Les facteurs d’altération sont donc multiples et en comprendre la cause permet d’agir en prévention. « De même que si nous avons la capacité d’identifier les toutes premières mutations, il est alors possible de réfléchir au démarchage d’interception, a-t-il ajouté. Ces premières mutations sont des éléments déterminants pour l’avenir de la tumeur et la prise en charge thérapeutique. » Toutes les découvertes sont bien entendu portées par la recherche, « dont les moyens sont loin d’être suffisants, a rappelé le Pr Philip. Les discussions concernant le projet de loi de financement pour 2024 étant en cours, il est urgent d’augmenter les crédits dédiés, qui ne sont pas à la hauteur des ambitions. »

Une médecine personnalisée

L’origine du cancer est donc une question à la croisée de la recherche et de la clinique, car les femmes interrogent régulièrement leur médecin sur la façon dont leur corps a pu devenir malade. « Elles veulent comprendre ce qu’elles ont pu faire ou ne pas faire pour être malades et surtout comment leur cancer va être traité », rapporte Pr Steven Le Gouill, directeur de l’ensemble hospitalier de l’Institut Curie. Au sein de l’établissement, la notion de parcours est essentielle, les cancers du sein ayant tous leurs propres caractéristiques, ce qui implique une médecine personnalisée. « Nous ne sommes pas uniquement dans la prise en charge technique, nous prenons en compte l’ensemble des composantes, a fait savoir le Pr Le Gouill. Nous accompagnons les femmes à toutes les étapes : diagnostic, traitements (chirurgie, radiothérapie, traitements médicaux, essais cliniques…), reconstruction, accompagnement psychologique, prise en charge des effets secondaires, de la douleur, prévention, activité physique adaptée, nutrition, après cancer, retour au travail. »

Un nouvel institut dédié aux cancers féminins

Une nouvelle structure est désormais consacrée à la recherche et à la prise en charge des cancers féminin. L’Institut Curie, l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) et l’Inserm ont annoncé en mai 2023, la création de l’Institut des cancers des femmes grâce à l’obtention du label Institut hospitalo-universitaire (IHU) dans le cadre de la 3e vague d’IHU du plan France 2030. Cette structure d’envergure internationale place les femmes au cœur de la recherche et de l’innovation. « Il s’agit d’un projet de rupture dans lequel toutes les sciences sont au service de la santé des femmes », s’est réjouie le Pr Anne Vincent-Salomon, cheffe du Pôle de médecine diagnostique et théranostique de l’Institut Curie et directrice de l’Institut des cancers des femmes. A l’Institut Curie, une personne sur trois va être mobilisée autour de cet IHU, financé à hauteur de 20 millions d’euros de l’Etat. « Nous sommes vraiment innovants dans notre démarche car l’IHU est coconstruit avec les soignants, a-t-elle ajouté. Les infirmiers, les aides-soignants, les médecins, les chercheurs, les associations de patients sont tous associés pour élaborer une médecine scientifique et de précision, dans une vision holistique de la prise en charge des patientes. »

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