ONI : Xavier Bertrand pas comptant…

19/03/2012

ONI : Xavier Bertrand pas comptant…

Malgré son soutien affiché à l’ordre infirmier, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, tacle l’initiative de conseil national pour recouvrer ses cotisations. Il lui demande de suspendre sa procédure. Un nouveau coup dur pour la rue Sainte-Anne…

Si, comme à l’accoutumée, on ignore les points qui seront abordés lors du conseil national de l’ordre infirmier qui se réunit demain mardi rue Sainte-Anne à Paris, ne doutons pas que la lettre datée du 16 mars et expédiée à Didier Borniche, président du conseil, par Xavier Bertrand, ministre de la Santé, va faire jaser dans les rangs de l’Oni, et assurément au-delà… Car, même si les mots sont choisis, le président Didier Borniche se fait savamment remonter les bretelles par son ministre de tutelle. A l’origine de cet agacement ministériel, l’initiative prise par l’Oni pour recouvrer les cotisations des inscrites au tableau de l’ordre, mais qui ne se sont toujours pas acquittées du versement pour l’année 2011-2012.

Fi de l'injonction à payer
Petit rappel : début janvier, l’Oni avait tenté de rappeler ses troupes à l’ordre en leur expédiant une « dernière lettre de rappel avant poursuite. » Mettant ses menaces à exécution, il a, début mars, fait appel à un cabinet d’avocats parisien qui a adressé aux récalcitrantes une injonction à payer. Rien de moins. « J’ai d’ailleurs pris connaissance de cette lettre […], indique le ministre. Je n’ignore pas les efforts de restructuration entrepris par l’ordre […] et j’encourage tous ceux qui, comme vous, ont choisi de s’investir dans cette mission. Pour autant, le ton comminatoire de cet appel de cotisation me semble tout à fait inadapté, et contraire aux engagements que votre conseil national me semblait avoir pris. »
En conséquence, écrit le ministre de la Santé, « dans l’intérêt de l’ordre, je pense qu’il serait opportun de suspendre l’action de l’organisme que vous avez mandaté pour opérer le recouvrement des cotisations ordinales de l’année 2011 […]. Une initiative qui va fragiliser plus encore l’ordre. » En langage ministériel « opportun » signifie « urgent et nécessaire. »
Une position qui risque fort de fragiliser la situation bancaire de l’ordre. Ainsi, le spectre du dépôt de bilan fait de nouveau tinter les chaînes de la déconfiture. Dans les rangs des contre-ordistes, tel Résilience, on ne cache pas sa joie, même si, comme le déclare Hugues Dechilly, son secrétaire général, « nous ne sommes pas dupes des intentions électoralistes du ministre. Cependant, tout ce qui concoure à l’anéantissement de l’ordre est bon à prendre. D’autant que depuis des mois, c’est la banque qui, en réalité, est assise dans le fauteuil de la présidence de l’ordre. »
Nous apprenons également que la très grande majorité des assistantes juridiques et administratives qui travaillaient au sein des conseils départementaux seront licenciées mercredi 21 mars. En réaction, et comme ils l’avaient promis, nombre d’élus rédigent leur lettre de démission. Le facteur frappe toujours deux fois…

Françoise Vlaemÿnck

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