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Une quarantaine d’Idel du collectif Infirmiers libéraux en colère s'est mobilisée le 31 janvier à Martigues (Provence-Alpes-Côte d’Azur) pour dénoncer les conditions de rémunération de la profession. Un mouvement qui fait des émules.
S’estimant « oubliées » par les tutelles, les infirmières libérales (Idel) du collectif ont décidé de se faire entendre en organisant une opération escargot à Martigues, dans l’idée également d’inspirer d’autres mouvements en France. L’appel semble avoir été entendu. « Des opérations vont prochainement avoir lieu à Montpellier, Arras, Villefranche-sur-Saône, Dijon ou encore Lille », se félicite Gaëlle Cannat, présidente du collectif.
La principale revendication ? L’absence de revalorisation des actes infirmiers depuis 2009. Résultat : « Nous observons de plus en plus de fermetures de cabinets d’infirmières libérales », alerte-t-elle. Ceux situés en zones rurales seraient davantage concernés en raison des nombreux kilomètres à effectuer d’un patient à un autre, et du faible montant des indemnités forfaitaires de déplacement, qui malgré leur augmentation début 2024, plafonnent à 2.75 euros bruts. Face à la hausse du prix de l’essence, le collectif estime que cette augmentation est loin d’être suffisante. S’ajoute, « pour les infirmières exerçant dans des déserts médicaux, l’absence de médecin donc de prescription pour réaliser des actes », rappelle-t-elle, regrettant également que la pénibilité de l’exercice ne soit pas reconnue aux Idel.
L’union fait la forceLe collectif n’étant pas un syndicat représentatif, il n’est pas invité aux négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie pour faire entendre sa voix. « Nous aimerions que les trois syndicats représentatifs s’allient pour porter ces mêmes revendications, mais pour le moment, nous ne sommes pas vraiment considérés de leur part, regrette Gaëlle Cannat. Nous pourrions pourtant être complémentaires. »
En attendant, le collectif continue son travail de lanceur d’alerte vis-à-vis des tutelles afin de leur faire prendre conscience des difficultés vécues par la profession. « Car si les cabinets libéraux ferment, c’est l’offre des soins proposée aux patients qui va être directement impactée », conclut Gaëlle Cannat.
Laure Martin