Des infirmières d’un hôpital anglais se sont mises au hip hop pour diffuser avec humour un message sérieux : l'art et la manière de réussir son lavage des mains.
Les infirmières sont dans la place ! Il y avait déjà eu Kamini (1), l’infirmier-rappeur devenu célèbre grâce à un clip diffusé sur le Web. Désormais, le hip hop soignant devra compter dans son panthéon les infirmières du Milton Keynes Hospital, structure du Buckinghamshire, au nord-ouest de Londres. Attention les yeux, elles ont balancé sur le Net un clip de 30 secondes qu’elles ont visiblement réalisé sur le toit de l’hôpital. Si le texte de ce rap est provocateur, c'est plutôt par civisme: il rappelle, en rythme, les conseils d’un bon lavage des mains.
La vidéo présente les infirmières, au nombre de cinq, en tenue de rappeuse : sweat-shirt à capuches, casquettes, chaînes en or qui brillent, elles ponctuent leur chant de mouvements de mains relativement explicites. Le quotidien anglais The Daily Telegraph sonde les motivations de l’infirmière Jenny Brooks, en charge du contrôle et de la prévention des infections. Elle pense que la vidéo peut être un outil efficace de prévention, « une manière innovante de renforcer le message et de rappeler aux gens que ce n’est pas combien de fois vous vous lavez les mains qui importe, mais comment vous les lavez ».
« Des microbes pas bégueules »
Un message sérieux donc, mais délivré avec humour et autodérision. Sous-titré en anglais, le clip est diffusé dans les salles d’attente de l’hôpital où les patients et les équipes peuvent ainsi perfectionner leur lavage des mains… Devant son succès, et afin de récolter des fonds, le Clean Hands Rap est mis en vente par le Milton Keynes Primary Care Trust pour 25 livres sterling, sur un DVD éducatif de 5 minutes. Il est aussi consultable sur le site du Daily Telegraph, dans une vidéo de 4 min 30, accompagnée des commentaires des infirmières.
Pour le moment, ce rap n’existe qu’en anglais mais le magazine Courrier international en a proposé une première traduction. Avis aux infirmières séduites par l’idée d’une version du clip made in France :
Elles ont p’têt’ l’air nickel tes mains
Sauf qu’elles ont traîné dans des coins
Où s’planquent des microbes pas bégueules
Allez vas-y casse-leur la gueule
Mais te contente pas de l’eau seule
Prends un gel ou l’bon vieux savon
Y a qu’ça pour nettoyer à fond
Un : paume contre paume et bien frotter
Deux : passe sur le dos, sois sans pitié
Trois : astique bien entre chaque doigt
Au cas où y aurait une cochonnerie là
Frictionne les paumes du bout des doigts
Pétris les pouces et les poignets
T’as plus que les ongles à récurer
Voilà t’as fait du bon boulot
En trente secondes c’est clean, bravo !
Candice Moors
1- Kamini est présenté comme le premier rappeur français à avoir connu le succès grâce à l’Internet, avec son clip Marly-Gaumont, d’abord refusé par les compagnies musicales. Diplômé de l’Ifsi de Calais, il a effectué des missions intérimaires en chirurgie cardiaque, aux urgences, mais surtout en psychiatrie avant de devenir chanteur à temps plein. (Lire son portrait dans L'Infirmière Magazine n°228, juin 2007, ici pour les abonnés).