Au moment de sa comparution devant le Tribunal de grande instance de Paris, le 20 mars prochain, le syndicat Résilience appelle les infirmières à se mobiliser contre l’ordre infirmier.
Comme il l’annonçait depuis plusieurs semaines, le syndicat Résilience appelle toute la profession infirmière à se mobiliser le 20 mars prochain contre l’ordre infirmier. Et ce n’est pas pour fêter l’arrivée du printemps… Cette date marque, en effet, sa comparution devant la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris pour injures publiques et diffamation à l’encontre de l’instance ordinale et de ses représentants. « Il y a un certain nombre de faits qui ont été relevés par huissier et qui vont argumenter la plainte que nous avons déposé contre Résilience et son secrétaire général Hugues Dechilly », nous confiait le 11 janvier dernier Didier Borniche, président du conseil national de l’ordre des infirmiers. L’ONI réclame quelque 30 000 euros de dommages et intérêts au petit syndicat qui, malgré ses quelque 500 adhérents, demeure le fer de lance contre-ordiste.
Un coup de mars…
Une action judiciaire qui ne fait « même pas peur ! » à Résilience. De son côté, le syndicat a engagé, dès janvier, des procédures en référé devant plusieurs tribunaux administratifs pour faire reconnaître, en l’absence d’élection, l’illégitimité des conseils départementaux de l'ordre infirmier. Une première manche se tiendra d’ailleurs au tribunal d’instance de Châlons-en-Champagne (Marne) le 23 mars.
L’appel national du 20 mars de Résilience a reçu le soutien appuyé du syndicat Sud santé sociaux, qui a lui-même lancé un préavis national de grève et se chargera de l’organisation du rassemblement parisien, qui se déroulera de 12h à 15h place du Châtelet devant le Palais de justice. Dans un communiqué, Sud santé sociaux invite les infirmières à venir manifester en tenue, et munies « de quoi faire du bruit » pour cette journée « nationale du refus » : « refus de la répression ordinale soutenue par les pouvoirs publics et visant à museler toute contestation et proposition », indique-t-il. C’est l’avocat lyonnais Gilles Devers, ancien infirmier, qui défend les intérêts de Résilience. Et il entend bien faire plier l’ONI. « On va expliquer [à l’ordre], d’une part, quel est le rôle d’un syndicat, et, d’autre part, lui rappeler ce qu’est la liberté d’expression », nous déclarait-il il y a quelques semaines. Des candidats à l’élection présidentielle, tels Jean-Luc Mélanchon (Front de gauche) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), ou leurs représentants, pourraient également être présents devant le TGI de Paris. Pour Hugue Dechilly, le 20 mars sera une occasion supplémentaire « d’informer et de mobiliser la profession pour l’abrogation de l’ordre qui demeure notre objectif. » Alize, syndicat des kinésithérapeutes mobilisé contre l’ordre des kinés, et le Codi (Le contre ordre des infirmiers), seront également de la partie pour battre le pavé, tandis que l’ordre organise de son côté un conseil national rue Saint-Anne.
Françoise Vlaemÿnck