Ordre infirmier : cinq hypothèses budgétaires pour survivre | Espace Infirmier
 
Ordre infirmier : cinq hypothèses budgétaires pour survivre

17/03/2011

Ordre infirmier : cinq hypothèses budgétaires pour survivre

Pour préparer son budget, l’Ordre envisage des cotisations oscillant entre 30 et 75 euros pour les salariées et de 75 à 170 euros pour les libérales.

75 euros, comme aujourd’hui ? Un tiers de moins, soit 50 euros ? Ou bien 30 euros, soit le maximum acceptable aux yeux du ministère de la Santé (lire notre article) ? En fonction de ces éventuels montants de cotisations pour les infirmières salariées, et en s’appuyant sur des cotisations variant de 75 à 170 euros pour les libérales (1), l’Ordre national des infirmiers (Oni) a travaillé sur cinq hypothèses de budget pour l’exercice mai 2011-avril 2012. Cinq représentants de l’Ordre, dont sa présidente Dominique Le Bœuf, les ont dévoilées mardi à l’Assemblée nationale (document ici), devant le groupe d’études des professions de santé.

Le 29 mars, le Conseil national « devra choisir l’hypothèse qui lui apparaîtra présenter les meilleures perspectives de redressement », indique l’Oni, évoquant « un déficit cumulé de 10 millions d’euros ». Un chiffre visiblement revu à la hausse : le courrier adressé par l’Ordre au ministère le 3 mars faisait état d’un déficit cumulé de plus de cinq millions d’euros. Un chiffre cependant n’a pas changé : le déficit « s’alourdit en moyenne de 600 000 euros par mois ».

Urgence

Parmi les cinq modélisations budgétaires, qui prennent en compte des charges limitées à quelque 20,7 millions d’euros et un début de remboursement de la dette, trois parviennent à des résultats finals de l’exercice nuls ou positif, deux autres conduisent à un résultat négatif.

L’Oni se montre, toutefois, particulièrement optimiste, tablant, dans ses hypothèses, sur la cotisation de presque… 400 000 infirmières d’ici à avril 2012 – 256 000 salariées, 77 000 libérales et 66 000 « jeunes diplômées ». Or, au 3 mars 2011, l’Ordre ne comptait que 85 261 inscrits. L’effectif, précise-t-il, « continue malgré tout de progresser ».

« Si le crédit souscrit, consommé à hauteur de dix millions d’euros, n’est pas renouvelé par la Bred dans les toutes prochaines semaines », l’Ordre rappelle qu’il « se trouvera en situation de cessation de paiements ». Avec des conséquences pour son existence, « ses 140 salariés, les infirmiers et l’Etat ».

Pour lui, il y a donc urgence à atteindre son objectif : « un changement de perception de l’Ordre par les infirmiers », qui « doivent pouvoir le considérer comme un soutien et une valeur ajoutée (…) et non pas comme une charge financière injustifiée ».

Autre souhait de l’Ordre : que le décret d’application sur le code de déontologie et celui permettant d‘automatiser l’inscription des salariés au tableau, deux textes prévus par le législateur, se concrétisent. Ce qui confirmerait, selon lui, sa « légitimité ».

Mathieu Hautemulle

1- La cotisation est déductible des frais réels pour les libérales et rentrent dans le cadre de l'abattement forfaitaire de 10 % pour les salariées, indique-t-on à l'Ordre.

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