Ordre : l'inscription à moitié prix pour les nouveaux diplômés

« Ils sortent en ce moment de l'Ifsi, disposent de peu de revenus, et leurs directeurs d'études leur expliquent qu'ils doivent être inscrits à l'ordre avant leur embauche»... l'ordre a donc décidé de «minorer leur cotisation de 50% ». Dominique Le Bœuf, la président de l'instance représentative, a annoncé cette mesure ce vendredi lors d'un point avec la presse.

La cotisation «spéciale jeune diplômés», votée mardi par les élus du conseil national de l'ordre, réduira donc leur cotisation à 37,50 euros, pour la première année. Pour les étudiants qui auraient déjà envoyé leur chèque, cette réduction sera aussi valable. Dominique Le Bœuf conseille aux nouveaux diplômés se trouvant dans ce cas de s'adresser à leur conseil départemental de l'ordre.

Plus généralement, la campagne d'inscription continue... mais pour connaître le nombre d'infirmières effectivement affiliées à l'ordre, il faudra encore patienter. «Nous n'avons pas encore de chiffres globaux, on les aura en janvier», a expliqué la présidente du conseil national.

L'élue a souligné à nouveau les problèmes liés aux lacunes du fichier Adeli et aux difficultés d'acheminement des dossiers jusqu'à l'adresse professionnelle des infirmières. Suivant les départements, « 40 à 60 % » des dossiers d'inscription ne sont pas arrivés à leur destinataire. Et parmi ceux effectivement remplis, plus de 20 % s'avèrent « non conformes », ce qui demandera encore des ajustements.

Pas de hausse à l'ordre du jour
Au sujet des rumeurs portant sur une éventuelle augmentation de la cotisation l'an prochain, Dominique Le Bœuf a démenti. «75 euros, c'est le minimum pour permettre à l'ordre de fonctionner. Je ne peux pas assurer que ça n'augmentera pas... mais ce n'est pas prévu.» Le prochain budget doit être voté par le conseil national en avril prochain.

La présidente de l'Ordre national des infirmiers (ONI) a également abordé les autres dossiers en cours. La moitié des conseils départementaux est désormais installée de façon effective, et Dominique Le Bœuf escompte qu'ils le seront tous d'ici la fin janvier.

Le code de déontologie, au stade de « pré-projet », doit prochainement être présenté «en première lecture au conseil national», puis aux conseils départementaux. A terme, il sera mis en œuvre via un décret en Conseil d'État, le tout étant prévu pour aboutir l'an prochain. Peut-être «pour la fin du premier semestre», espère Dominique Le Bœuf.

Préoccupations sur la grippe
En ce qui concerne la vaccination contre la grippe A(H1N1), la présidente de l'instance a affirmé son inquiétude sur certains points et a annoncé qu'elle en avait fait part à Roselyne Bachelot dans un courrier envoyé ce matin.

La réquisition des étudiants infirmiers a conduit à la «fermeture» temporaire de plusieurs Ifsi «par arrêté préfectoral», a déploré la présidente de l'ONI au cours du point de presse. Elle a aussi pointé le manque d'encadrement des étudiants dans certains centres, sans se prononcer sur la question de la rémunération, qui relève des syndicats, a-t-elle argué.

De plus, «les bonnes pratiques ne sont pas toujours respectées. Par exemple, on prépare le matin et on injecte l'après-midi. Rien ne justifie de le faire, compte tenu de l'affluence actuelle», a-t-elle regretté. Elle met cependant en garde contre toute généralisation: «Dans beaucoup de centres, il n'y a aucun problème», nuance-t-elle, assurant que globalement, «les recommandations du Haut Conseil de la santé publique ont été bien relayées. Et les Ddass ont quand même très bien travaillé avec nos conseils départementaux.»

Nicolas Cochard