Selon les résultats d’un sondage mené par la Fédération nationale des infirmiers, les Idel peinent à comprendre quel est leur rôle dans cette « prise en charge globale et continue» des patients.
La ministre la Santé, Marisol Touraine, a fait du parcours de soin l’un des piliers de la Stratégie nationale de santé. Aussi, la Fédération nationale des infirmiers a-t-elle souhaité comprendre la perception qu’en ont les Idel, via un sondage mené par Celtipharm (1) et un questionnaire interne (2).
Les résultats de ces enquêtes révèlent d’abord que le rôle des infirmiers au sein des parcours de soins nécessite d’être davantage reconnu. Car, si 59 % des sondés se considèrent comme des acteurs à part entière, ils estiment, en revanche, que les patients leur reconnaissent davantage ce rôle (39 %) que les autres professionnels de santé (20%). Par ailleurs, 57 % des adhérents FNI jugent que la coordination clinique de proximité est aujourd’hui l’apanage du médecin traitant.
Nouvelles responsabilités
La géométrie du parcours de soins doit également être mieux définie : bien que 52 % des personnes interrogées pensent que le parcours appellera de nouvelles responsabilités, 62 % d’entre elles ne se prononcent pas quand il s’agit de les définir. La dispersion des points de vue sur la définition d’un périmètre ou de contenus théoriques du parcours de soins témoigne d’une difficulté à appréhender concrètement le concept. La question portant sur le nombre et la nature des parcours actuellement définis par la Haute autorité de santé concentre un taux de 75 % de réponses partielles. Une technicité et un aspect théorique qui constituent des obstacles pour la FNI, surtout dans la mesure où les infirmiers privilégient l’aspect pratique que leur métier commande.
En effet, 59 % des répondants définissent d’abord le parcours de soins comme « une prise en charge globale et continue » des patients. Interrogés sur l’éducation thérapeutique du patient, ils ne sont qu’une minorité (12 %) à la déclarer « facultative » au sein du parcours de soin, quand 52 % considèrent qu’elle est « incluse » et 36 % "systématique".
Mesures incitatives
Fort de ce constat, la FNI estime qu’il est nécessaire de proposer une définition concrète de ce que recouvre le concept de parcours de soins, de proposer des modes de pilotage, de diffuser et faire partager des données qui restent techniques ou administratives et de relier la théorie aux pratiques quotidiennes de l’ensemble des acteurs de la chaîne de soins. Le syndicat demande également à ce que les efforts de formation professionnelle et interprofessionnelle et les moyens d’information nécessaires soient évalués et que soient imaginées des mesures incitatives, rémunérées ou non.
Laure Martin
1- Du 15 au 25 novembre, 763 infirmiers libéraux ont participé à cette enquête en ligne.
2- 120 adhérents ont répondu à ce questionnaire, distribué lors du congrès de la FNI, le 3 décembre.